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Cyclologie mondiale
Le Paradigme astral III
par Patrice Guinard |
12. Histoire et Cyclicité
13. Les Grandes Conjonctions Jupiter Saturne
14. Les Cycles d'Uranus, Neptune et Pluton
15. Les autres Cycles et Configurations
16. L'ère Gémeaux-Capricorne (1737-2079)
L'Ordre Matriciel (Le Paradigme Astral I)
Géoculturologie astrale (Le Paradigme Astral II)
Cette page remanie et complète drastiquement le chapitre 62 de ma thèse de doctorat. Mais pas assez : le
sujet est vaste, et il faudrait y consacrer des volumes entiers. Je ne reprends ici que les orientations
majeures de mon texte de 1993. Les conjonctions et oppositions d'Uranus, Neptune et Pluton furent l'objet principal
de mes propos, mais il faut garder à l'esprit que Pluton n'est jamais vraiment en conjonction étroite avec l'une ou
l'autre des deux autres planètes. J'attire aussi l'attention sur l'importance du grand cycle Saturne Jupiter de
178,8 ans, qui marque les "grands siècles" culturels (tout autant et peut-être plus significativement que le cycle
concurrent Neptune Uranus de 171,4 ans), et sur les grandes ères civilisationnelles (celle du Taureau qui commence
au XIe siècle BC, et celle des Gémeaux qui commence en 1397). Le monde est entré dans la phase Gémeaux-Capricorne
depuis 1737 et passera dans la phase Gémeaux-Verseau en 2079. Autrement dit c'est l'entrée dans chacun des 12
signes zodiacaux des conjonctions Saturne Jupiter, ou celle d'Uranus en conjonction ou opposition à Neptune, qui
me semble le critère essentiel, agençant des configurations réelles, effectives, et non imaginaires, compte tenu
des faibles inclinaisons de ces quatre planètes.
12. HISTOIRE ET CYCLICITÉ
"Ceux qui mesprisent ou ignorent les mouvements celestes,
s'esbahissent, et mesmement Polybe en son Histoire s'esmerveille, que
la cent et trentieme Olympiade en un mesme temps, on apperceut tout
soudain nouveaux changements de Princes presques en tout le monde."
(Jean Bodin, La République)
En histoire, il y a peu d'observation directe, encore moins de
faits ; toute expérimentation est impossible. Le document,
qu'il soit registre, chronique, témoignage, monument, tablette,
tombeau, cénotaphe ou sépulchre, plaque mortuaire,
complexe d'ossements ou de céramiques, bas-relief, gravure ou
figurine, acte, charte ou décret, est un indice réclamant
une interprétation. La reconstitution du passé est une
herméneutique opérant sur un matériau
fragmentaire. L'histoire est en partie une représentation
imaginaire, une fiction littéraire.
Interroger l'histoire, c'est d'abord se demander "à quel
moment" et "pendant combien de temps". Il n'y a pas de science
historique tant qu'on reste dans l'incapacité de rendre compte
de l'échéance et de la durée de telle
manifestation historique et de l'intégrer dans un schéma
général. L'astrologie fournit au travail
d'élucidation un outil privilégié : le cycle
planétaire, marqué par sa période et ses moments
critiques que l'événement actualise et que la date
cristallise. La dynamique des cycles planétaires (la Cyclade)
sous-tend l'organisation de la matière historique. Les
sinuosités événementielles obéissent aux
courbes cycliques et se résorbent dans l'infrastructure sinusoïdale.
Chez les Égyptiens ou chez les Chinois, l'histoire était
conçue comme un arrangement du passé en fonction d'un
Calendrier bâti sur des périodes astronomiques : "Le
Temps est constitué par la succession cyclique d'ères
qui, toutes, dynasties, règnes, périodes quinquennales,
années elles-mêmes, doivent être assimilées
à une liturgie et qui toutes, même l'année, ont un
centre." (Marcel Granet, La pensée chinoise, Renaissance du
Livre, 1934 ; Albin Michel, 1950, p.103). L'histoire légendaire
ou mythique, la seule véritable, est en partie
préconçue, antérieure à toute actualisation
et toute coïncidence empirique, et au-delà de toute
vérification. Elle est plus réelle que l'histoire
factuelle car elle lui donne son sens. Des périodes
astronomiques spécifiques apparaissent en filigrane de la trame
événementielle et des reconstitutions factuelles.
L'événementiel n'est tout au plus qu'un reflet contingent
de processus qui opèrent en profondeur.
L'histoire astrale n'est ni amorphe et aléatoire, déviant
vers des interprétations paniques ou apocalyptiques, ici
accélération de l'histoire ou là fin de
l'histoire, ni linéaire et évolutive, privilégiant
telle phase culturelle ou tel paradigme idéologique, comme les
modèles de Hegel ou de Teilhard de Chardin qui ont
hérité de la conception théologique
chrétienne, ni même cyclique à la manière
d'un Vico ou d'un Toynbee, se limitant à un schéma formel
à quatre ou cinq phases (naissance, croissance, maturité,
déclin, extinction) : elle s'harmonise à
l'ordonnance géo-solaire dont cultures et civilisations
épousent tour à tour ou simultanément certaines
phases de ses cycles, même si les périodes apparaissent
plus ou moins masquées par des processus de médiation et
par un brouillage événementiel.
La cyclologie mondiale est l'étude des configurations et cycles
planétaires ou pluri-planétaires, lesquels se
répètent ou se modifient autour de l'écliptique,
les planètes traversant successivement chacune des phases
zodiacales. Les cycles des planètes lentes définissent
des périodes et des échéances historiques plus
qu'ils n'indiquent des événements factuels. Les
échéances marquent des transformations de
mentalité, sensibilisant l'esprit collectif à une
nouvelle vision du réel, à une nouvelle perspective sur
le monde et sa réalité, menant ainsi l'activité
humaine à explorer de nouvelles voies, à l'origine de
rénovation sociale, d'innovations culturelles, d'inventions
technologiques. Elles peuvent marquer un changement de paradigme dans
les divers domaines de l'activité humaine : hiérarchies
sociales et législations, production, gestion et administration
des ressources, science et techniques, oeuvres culturelles et
artistiques, systèmes de représentation et
spiritualité. Elles induisent une sorte de "climat"
opérant sur plusieurs siècles. Les périodes
planétaires sont les intervalles définis par ces
échéances, et le moment d'un grand cycle, sa phase
d'actualisation au sein d'un processus plus vaste.
13. LES GRANDES CONJONCTIONS JUPITER SATURNE
La conception cosmogonique et cyclique,
héraclito-zénonienne, semble avoir été
celle des premiers astrologues grecs, émules et
théoriciens d'un savoir originaire de Mésopotamie.
Pourtant la formalisation astrologique des cycles planétaires
est d'origine perse (période sassanide) et n'apparaît que
tardivement chez les Arabes. Selon Lynn Thorndike, elle est
conceptualisée au IXe siècle par Al-Kindî et
développée par Albumasar (Abû Ma'shar) dans son
traité De magnis conjunctionibus (in A History of Magic and
Experimental Science, New York, Columbia University Press, vol. 1,
1923, p.648-649). Elle prend en considération d'une part
les conjonctions de Jupiter et de Saturne, les planètes lentes
du Septénaire, tous les 20 ans environ, d'autre part le
positionnement de ce cycle dans le zodiaque élémental,
c'est-à-dire le passage d'une "triplicité" à
l'autre ou le changement d'Élément (Feu, Terre, Air,
Eau) tous les 240 ans après 12 conjonctions, et le retour de ces
conjonctions approximativement au même point du Zodiaque tous les
960 ans après 48 conjonctions.
Il existe une multitude de textes sur les grandes conjonctions ; cf. notamment Kepler et :
- Abû Ma'shar, On historical astrology : The book of religions and dynasties (De magnis conjunctionibus), trad. Keiji
Yamamoto et Charles Burnett, Leiden, Brill, 2000, vol. 1
- Roger Bacon, "judicia astronomiae" in The 'Opus Majus', ed. John Henry Bridges, Oxford, Williams and Norgate, 1900, vol. 1, p.262-263
- Pierre d'Ailly (Alliacus), Concordantia astronomiae cum theologia (et)
Concordantia astronomiae cum hystorica narratione, [1414] ; Augsburg, Erhard Ratdolt, 1490
- Edward Kennedy, "The world-year concept in Islamic astrology", in Proceedings of the 10th International Congress of the History of
Science, 1962 ; Studies in the islamic exact sciences, Beirut, American University, 1983
- Laura Smoller, History, Prophecy, and the Stars, Princeton (New Jersey), Princeton University Press, 1994
- Donald V. Etz, "Conjunctions of Jupiter and Saturn", in Journal of the Royal Astronomical Society of Canada, 94, 2000
Les 82 conjonctions Jupiter Saturne entre 769 et 2100 (positions planétaires en projection orthogonale sur l'écliptique) :
23 JUL 769 : 00°39 LIO Feu 21 SEP 1246 : 19°07 BAL --- -- Air 18 MAI 1683 : 14°30 LIO Feu
14 FEV 789 : 16°14 POI --- -- -- Eau 25 JUL 1265 : 09°42 GEM --- -- Air 21 MAI 1702 : 06°36 BEL Feu
05 OCT 809 : 03°20 SAG Feu 31 DEC 1285 : 08°02 VER --- -- Air 05 JAN 1723 : 23°19 SAG Feu
04 JUN 829 : 08°32 LIO Feu 25 DEC 1305 : 00°49 SCO --- -- -- Eau 30 AOU 1742 : 27°09 LIO Feu
15 MAI 848 : 28°14 POI --- -- -- Eau 20 AVR 1306 : 28°05 BAL --- -- Air 18 MAR 1762 : 12°21 BEL Feu
24 DEC 868 : 13°54 SAG Feu 19 JUL 1306 : 26°01 BAL --- -- Air 05 NOV 1782 : 28°07 SAG Feu
08 SEP 888 : 21°41 LIO Feu 01 JUN 1325 : 17°53 GEM --- -- Air 17 JUL 1802 : 05°08 VIR --- Ter
13 MAR 908 : 04°46 BEL Feu 24 MAR 1345 : 19°01 VER --- -- Air 19 JUN 1821 : 24°39 BEL Feu
25 OCT 928 : 18°54 SAG Feu 25 OCT 1365 : 07°01 SCO --- -- -- Eau 26 JAN 1842 : 08°54 CAP --- Ter
28 JUL 948 : 29°51 LIO Feu 09 AVR 1385 : 25°54 GEM --- -- Air 21 OCT 1861 : 18°22 VIR --- Ter
25 JUN 967 : 17°34 BEL Feu 16 JAN 1405 : 23°46 VER --- -- Air 18 AVR 1881 : 01°36 TAU --- Ter
06 OCT 967 : 14°42 BEL Feu 14 FEV 1425 : 17°18 SCO --- -- -- Eau 28 NOV 1901 : 14°00 CAP --- Ter
04 JAN 968 : 12°09 BEL Feu 18 MAR 1425 : 16°33 SCO --- -- -- Eau 10 SEP 1921 : 26°36 VIR --- Ter
16 JAN 988 : 29°55 SAG Feu 26 AOU 1425 : 12°40 SCO --- -- -- Eau 08 AOU 1940 : 14°27 TAU --- Ter
08 NOV 1007 : 13°05 VIR --- Ter 14 JUL 1444 : 08°57 CAN --- -- -- Eau 20 OCT 1940 : 12°28 TAU --- Ter
07 MAR 1008 : 10°23 VIR --- Ter 08 AVR 1464 : 04°35 POI --- -- -- Eau 15 FEV 1941 : 09°07 TAU --- Ter
01 JUN 1008 : 08°28 VIR --- Ter 18 NOV 1484 : 23°11 SCO --- -- -- Eau 19 FEV 1961 : 25°12 CAP --- Ter
20 AVR 1027 : 25°26 BEL Feu 25 MAI 1504 : 16°25 CAN --- -- -- Eau 31 DEC 1980 : 09°30 BAL --- -- Air
18 NOV 1047 : 05°08 CAP --- Ter 31 JAN 1524 : 09°14 POI --- -- -- Eau 04 MAR 1981 : 08°06 BAL --- -- Air
19 SEP 1067 : 21°25 VIR --- Ter 18 SEP 1544 : 28°05 SCO --- -- -- Eau 24 JUL 1981 : 04°56 BAL --- -- Air
26 FEV 1087 : 03°22 TAU --- Ter 25 AOU 1563 : 29°10 CAN --- -- -- Eau 28 MAI 2000 : 22°43 TAU --- Ter
09 FEV 1107 : 16°27 CAP --- Ter 03 MAI 1583 : 20°11 POI --- -- -- Eau 21 DEC 2020 : 00°29 VER --- -- Air
07 AOU 1127 : 29°19 VIR --- Ter 18 DEC 1603 : 08°19 SAG Feu 31 OCT 2040 : 17°56 BAL --- -- Air
04 JUN 1146 : 17°31 TAU --- Ter 16 JUL 1623 : 06°36 LIO Feu 07 AVR 2060 : 00°46 GEM --- -- Air
11 DEC 1166 : 21°43 CAP --- Ter 24 FEV 1643 : 25°07 POI --- -- -- Eau 15 MAR 2080 : 11°52 VER --- -- Air
08 NOV 1186 : 12°04 BAL --- -- Air 16 OCT 1663 : 12°58 SAG Feu 18 SEP 2100 : 25°32 BAL --- -- Air
16 AVR 1206 : 25°46 TAU --- Ter 24 OCT 1682 : 19°09 LIO Feu
05 MAR 1226 : 02°58 VER --- -- Air 09 FEV 1683 : 16°43 LIO Feu

Comme les conjonctions progressent dans le zodiaque tous les 60 ans environ et
se décalent légèrement en raison de la précession, les cycles ont plusieurs fois
été réajustés. Kepler, dans la préface au lecteur de son Mysterium cosmographicum,
présente un cycle zodiacal de 40 conjonctions sur environ 795
ans, avec une avancée zodiacale moyenne de 9° (en réalité 8.6°) tous les 60 ans
(in Prodromus dissertationum cosmographicarum, continens Mysterium cosmographicum,
Tubingen, Georgius Gruppenbachius, 1596, p.9). Le 13 mars 908, la
conjonction est à 4°46 du Bélier ; le 21 mai 1702,
après 794 ans et 2 mois environ, elle est à 6°36 du
même signe. Kepler donne encore un schéma des conjonctions
Jupiter-saturne de 1583 à 1763 au chapitre VI de son De Stella
Nova in pede Serpentarii, et qui sub ejus exortum de novo iniit,
Trigono Igneo (Prague, Paulus Sessius, 1606, p.25). Après environ 794 ans, les
conjonctions reviennent à des positions zodiacales assez proches
comme l'atteste les données qui suivent pour les périodes 809-1306 et 1603-2100 :
05 OCT 809 : 03°20 SAG →→→ 18 DEC 1603 : 08°19 SAG Feu
04 JUN 829 : 08°32 LIO →→→ 16 JUL 1623 : 06°36 LIO Feu
15 MAI 848 : 28°14 POI →→→ 24 FEV 1643 : 25°07 POI --- -- -- Eau
24 DEC 868 : 13°54 SAG →→→ 16 OCT 1663 : 12°58 SAG Feu
08 SEP 888 : 21°41 LIO →→→ 24 OCT 1682 : 19°09 LIO Feu
13 MAR 908 : 04°46 BEL →→→ 21 MAI 1702 : 06°36 BEL Feu
25 OCT 928 : 18°54 SAG →→→ 05 JAN 1723 : 23°19 SAG Feu
28 JUL 948 : 29°51 LIO →→→ 30 AOU 1742 : 27°09 LIO Feu
25 JUN 967 : 17°34 BEL →→→ 18 MAR 1762 : 12°21 BEL Feu
16 JAN 988 : 29°55 SAG →→→ 05 NOV 1782 : 28°07 SAG Feu
01 JUN 1008 : 08°28 VIR →→→ 17 JUL 1802 : 05°08 VIR --- Ter
20 AVR 1027 : 25°26 BEL →→→ 19 JUN 1821 : 24°39 BEL Feu
18 NOV 1047 : 05°08 CAP →→→ 26 JAN 1842 : 08°54 CAP --- Ter
19 SEP 1067 : 21°25 VIR →→→ 21 OCT 1861 : 18°22 VIR --- Ter
26 FEV 1087 : 03°22 TAU →→→ 18 AVR 1881 : 01°36 TAU --- Ter
09 FEV 1107 : 16°27 CAP →→→ 28 NOV 1901 : 14°00 CAP --- Ter
07 AOU 1127 : 29°19 VIR →→→ 10 SEP 1921 : 26°36 VIR --- Ter
04 JUN 1146 : 17°31 TAU →→→ 08 AOU 1940 : 14°27 TAU --- Ter
11 DEC 1166 : 21°43 CAP →→→ 19 FEV 1961 : 25°12 CAP --- Ter
08 NOV 1186 : 12°04 BAL →→→ 31 DEC 1980 : 09°30 BAL --- -- Air
16 AVR 1206 : 25°46 TAU →→→ 28 MAI 2000 : 22°43 TAU --- Ter
05 MAR 1226 : 02°58 VER →→→ 21 DEC 2020 : 00°29 VER --- -- Air
21 SEP 1246 : 19°07 BAL →→→ 31 OCT 2040 : 17°56 BAL --- -- Air
25 JUL 1265 : 09°42 GEM →→→ 07 AVR 2060 : 00°46 GEM --- -- Air
31 DEC 1285 : 08°02 VER →→→ 15 MAR 2080 : 11°52 VER --- -- Air
20 AVR 1306 : 28°05 BAL →→→ 18 SEP 2100 : 25°32 BAL --- -- Air
Les premières apparitions de la conjonction dans
l'Élément associé au signe zodiacal
présente une suite d'intervalles irréguliers
(238-179-119-298-199-178 ans) et une double succession zodiacale (du
Lion au Sagittaire, puis de la Vierge à la Balance) :
23 JUL 769 : 00°39 LIO Feu
08 NOV 1007 : 13°05 VIR --- Ter
08 NOV 1186 : 12°04 BAL --- -- Air
25 DEC 1305 : 00°49 SCO --- -- -- Eau
18 DEC 1603 : 08°19 SAG Feu
17 JUL 1802 : 05°08 VIR --- Ter
31 DEC 1980 : 09°30 BAL --- -- Air
L'entrée définitive de la conjonction dans l'Élément associé au signe zodiacal, le
schéma généralement privilégié, présente aussi une suite d'intervalles irréguliers
(179-179-199-238-179-178 ans) et également une double succession
zodiacale (du Sagittaire au Verseau, puis du Scorpion au Verseau) :
24 DEC 868 : 13°54 SAG Feu
18 NOV 1047 : 05°08 CAP --- Ter
05 MAR 1226 : 02°58 VER --- -- Air
14 FEV 1425 : 17°18 SCO --- -- -- Eau
16 OCT 1663 : 12°58 SAG Feu
26 JAN 1842 : 08°54 CAP --- Ter
21 DEC 2020 : 00°29 VER --- -- Air
Seules les premières conjonctions dans l'ordre des signes
zodiacaux présente un cycle régulier de 179 ans. Les Éléments
n'y jouent aucun rôle. Les périodes délimitées sont historiquement
significatives, de sorte que la première apparition des conjonctions Jupiter
Saturne dans chacun des signes zodiacaux semble rythmer les périodes historiques. Ce
découpage, généralement ignoré, épouse assez bien les connaissances
historiques et atteste de la pertinence du cycle jupitéro-saturnien, et
non de son obsolescence comme il est fréquemment et hâtivement déclaré.
13 MAR 908 : 04°46 BEL Naissance des Nations
26 FEV 1087 : 03°22 TAU Moyen Age central
25 JUL 1265 : 09°42 GEM Ère scolastique
14 JUL 1444 : 08°57 CAN Renaissance
16 JUL 1623 : 06°36 LIO Époque classique
17 JUL 1802 : 05°08 VIR Ère industrielle
24 JUL 1981 : 04°56 BAL Ère informatique
21 DEC 2159 : 07°59 SCO ???
02 DEC 2338 : 02°01 SAG ???
Les conjonctions ne sont jamais exactes, mais surviennent avec un
orbe moyen d'environ 1 degré en raison des faibles inclinaisons des
deux planètes. En outre, les échéances du cycle
historique saturno-jupitérien résultent de sa
synchronisation avec les cycles planétaires de plus courte
période : elles sont renforcées par les aspects
surtout les conjonctions aux autres planètes, notamment à
Mars. Le cycle lunaire peut compléter la
période effective des conjonctions qui durent parfois
plusieurs jours en raison de l'orbe accepté, notamment en raison du
phénomène de transfert de lumière (translation of light). Cependant les triples
conjonctions Saturne/Jupiter/Mars sont rarissimes : je n'en
relève que 9 durant la période de temps considérée (769-2100) dont 3 au XVIe siècle :
n°1- 06 octobre 828 (conjonction à la Lune, quadrature à Mercure et Vénus) Dénouement du siège de Syracuse par les Aghlabides.
n°2- 20 janvier 869 (quadrature à la Lune et Vénus)
n°3- 02 mars 1345 (conjonction à la Lune, quadrature à Cérès)
n°4- 18 octobre 1503 (quadrature à la Lune) Assassinat de Pie III après 26 jours de pontificat.
n°5- 05 février 1524 (conjonction à la Lune, Neptune et Vénus) Destruction du royaume quiché maya de Qumarkaj par Pedro de Alvarado.
n°6- 01 février 1544 (opposition à la Lune, quadrature à Cérès et Uranus)
n°7- 20 septembre 1682 (quadrature à la Lune)
n°8- 11 janvier 1723 (quadrature à la Lune et Chiron, opposition à Cérès, quadrature à Pluton)
n°9- 13 décembre 1901 (conjonction à la Lune)
La durée limitée du cycle initial (20 ans, ou plus exactement 19.866 ans) a incité à rechercher des
modèles aux périodes plus amples. Albumasar, afin de déterminer la durée de vie d'un royaume ou d'un empire,
imagine un cycle de 3 siècles (10 révolutions saturniennes) à partir duquel Pierre d'Ailly a annoncé une
mutation cruciale pour l'année 1789, et Abraham Ibn Ezra (XIIe siècle), l'Avenarius des latins, imagine un cycle
symbolique de 354 ans et 4 mois (équivalent à l'année lunaire de 354 jours et 8 heures) que chacune des
planètes du Septénaire gouvernerait tour à tour selon l'ordre inverse des planètes associées aux sept
jours de la semaine. Le modèle est repris en 1508 par Jean Trithème dans son fameux Traité des sept causes secondes
(1522 ;
1545 ; Paris, Chamuel,
1897 ; Milano, Archè, 1974),
par Pierre Turrel dans Le periode c'est à dire la fin du monde
(ca. 1531), par Richard Roussat dans son Livre de l'estat et mutation
des temps (1550), par Nostradamus et quelques autres.
14. LES CYCLES D'URANUS, NEPTUNE ET PLUTON
La découverte des planètes trans-saturniennes aura
renouvelé le modèle des Grandes Conjonctions, qui peut
désormais s'appliquer aux rapports cycliques entre les trois
planètes lentes. Contrairement aux révolutions
sidérales de Saturne, Jupiter et Mars, celles des
trans-saturniennes obéissent à des rapports de
synchronisation : les révolutions sidérales de
Pluton (247,92 ans) et de Neptune (164,79 ans) valent respectivement environ 3 et 2 fois
celle d'Uranus (84,017 ans). La réflexion sur les
corrélations des conjonctions Pluton/Neptune et Neptune/Uranus
à l'histoire des civilisations est amorcée au cours de la
guerre 39-45, comme en témoigne la brève bibliographie
qui suit :
- Margaret Morrell, "Research" [sur le cycle Uranus-Neptune], in American Astrology, avril-mai-juin 1939
- Louis Horicks et Henriette Michaux, Traité pratique d'astrologie mondiale, Nice, Soirées Astrologiques, 1941
- Michel de Socoa (alias Luc Benoist), Les grandes conjonctions, base de l'astrologie mondiale, Paris, Chacornac, 1951
(cf. sa "Grande doriphorie de l'an 1989 dressée pour Moscou", p.37, annonçant que "la fin du XXème siècle verra un renouveau total de la figure du monde", p.40)
- André Barbault, Les Astres et l'Histoire, Paris, Pauvert, 1967 (aucune prévision ni allusion à une future
crise soviétique aux "Perspectives mondiales jusqu'à l'an 2000", p.289-325 ; cf. CURA)
- Dane Rudhyar, La dimension galactique de l'astrologie, 1974 ; Monaco, Le Rocher, 1983
- Robert Doolaard, Golven, planetaire invloeden op de beschaving, 600 v. Chr.- 2000 A.D., Deventer, Ankh-Hermes, 1986, 144 p. (compilation in
"The Pluto-Neptune cycles", The Astrological Journal, 32.5-6 et 33.1-2, 1990-1991)
- Robert Hand, "Neptune Pluto Cycle: The pulse of Western civilization", in NCGR Journal, Autumn 1990, p.27-35
- Michael Baigent et al., Mundane Astrology, 1984 ; London, The Aquarian Press, 1992
- Eric Alan Meece, Horoscope for the New Millennium, St. Paul, Llewellyn Publications, 1997
- Palden Jenkins, "Astrological Cycles in History", CURA, 2002, et
The Historical Ephemeris
- Van K. Golay, Political Astrology. The Astrology of Western Imperialism and its resolution with longevity, ca. 2014
Aux 12 périodes planétaires (de la Lune à Pluton)
s'ajoutent les 66 cycles relationnels des planètes prises deux
à deux, soit 78 cycles au total dont seuls quelques uns sont
historiquement significatifs. L'interpénétration de ces
78 cycles est d'une complexité inextricable. Les périodes
des principaux cycles relationnels varient de 14 ans à environ 491 ans.
Pluton-Neptune 491.456 ans
Pluton-Uranus 127.084 ans
Pluton-Chiron 63.197 ans
Neptune-Uranus 171.408 ans
Neptune-Chiron 72.523 ans
Neptune-Saturne 35.854 ans
Uranus-Chiron 125.712 ans
Uranus-Saturne 45.337 ans
Uranus-Jupiter 13.813 ans
Chiron-Saturne 70.910 ans
Chiron-Jupiter 15.520 ans
Saturne-Jupiter 19.866 ans
Parmi ces douze cycles, seuls les cycles urano-neptunien et
neptuno-plutonien évoluent dans une progression zodiacale
régulière et paraissent indiqués pour être
corrélés aux principales phases de l'évolution
technologique, spirituelle et socio-historique des cultures. Trois
autres cycles sont relativement synchrones :
Ainsi 11 cycles NEP équivalent à 36 cycles CHI ou 1812,8 ans (à 2 mois près).
Et 29 cycles NEP-URA valent environ 10 cycles PLU-NEP, soit
Et 9 cycles NEP-URA valent environ 34 cycles URA-SAT, soit 1542 ans (à 6 mois près).
Et 7 cycles URA-SAT valent 16 cycles SAT-JUP ou encore 317,6 ans (à 3 mois près).
Pluton-Neptune 491.456 ans
Neptune-Uranus 171.408 ans
Pluton-Uranus 127.084 ans
Neptune-Chiron 72.523 ans
Uranus-Saturne 45.337 ans
Saturne-Jupiter 19.866 ans (+ 9 grands cycles en 178,8 ans : cf. supra)
Fernand Braudel distingue trois plans historiques : un niveau
événementiel de courte durée, un niveau
économico-social de durée moyenne, et une histoire
géographique de longue durée, une histoire "quasi
immobile, celle de l'homme dans ses rapports avec le milieu qui
l'entoure" (Écrits sur l'histoire, Flammarion, 1969,
p.11), qui se rapporterait aux constantes et aux transformations
sociétales profondes et aurait pour tâche d'étudier
l'évolution des formes d'activité sociale, des modes
d'enracinement au milieu naturel et des structures mentales, cognitives
et spirituelles.
En astrologie, la fonction d'imprégnation durable de la
conscience est régie par les planètes lentes,
principalement Uranus, Neptune et Pluton, opérant par transits
au niveau individuel (d'une durée variant entre 3 à 18
mois) et à travers des périodes de plusieurs
siècles au niveau collectif. En 3950 ans environ, compte tenu
de la précession, se déroulent 8 cycles Pluton/Neptune, 23
cycles Neptune/Uranus, et aussi 22 grands cycles Saturne/Jupiter de 179
ans. Les autres cycles planétaires s'inscrivent à
l'intérieur de ce super-cycle, la nouvelle Grande Année
de l'astrologie moderne, dont les autres cycles ne seraient que des
modulations.
Les relations aspectuelles d'Uranus avec les échéances
principales du cycle neptuno-plutonien marquent les grands
bouleversements de la conscience collective. Ainsi, deux ou trois
grands moments jalonnent l'histoire cyclique depuis trois
millénaires. Il faut remonter en avril 576 B.C. pour trouver une
triple conjonction Pluton/Neptune/Uranus (à environ 11° du
Taureau) et en septembre 1395 A.D. pour l'opposition d'Uranus à
Pluton et Neptune conjoints (à environ 29° du Taureau).
Rudhyar note que les planètes "Uranus, Neptune et Pluton
étaient très proches de la conjonction pendant le
printemps 576 et le printemps 575 avant J.C., au milieu du Taureau."
(in La dimension galactique de l'astrologie, Rocher, 1983,
p.150). Ces deux moments critiques sont les seuls pour lesquels se
présentent de telles configurations durant cinq
millénaires : il faudra attendre l'an 3369 A.D. pour que se
réforme la triple conjonction. Cependant ces conjonctions,
notamment celles mettant en relation Pluton, n'existent qu'en admettant
des orbes très larges. En effet la forte inclinaison de Pluton
fait qu'elle n'est que rarement en conjonction étroite avec
l'une ou l'autre de ces planètes.
Historiens et philosophes s'accordent pour reconnaître la
prééminence du VIe siècle avant l'ère
chrétienne, marqué par la naissance de la philosophie et
du rationalisme en Grèce, par les métamorphoses de la
spiritualité en Iran (zoroastrisme), en Palestine
(Ézéchiel), en Inde (les Upanishads,
Mahâvîra, Bouddha, Makkhali Gosala...) et en Chine (Lao
Tseu, Confucius), et du XVe siècle après l'ère
chrétienne, siècle de la Renaissance, d'abord italienne
puis européenne, du renouveau artistique et religieux en Chine
et en Inde, de l'apogée éphémère des
civilisations Aztèque et Inca.
Jacob Burckhardt s'étonne d'une étrange "mise à l'unisson de l'humanité" (in Considérations sur l'histoire universelle,
Droz, Genève, 1965) à ces deux époques, qui
marqueraient le sommet de la culture et l'apogée des
Cités-États. Julius Evola y voit, encadrant la chute de
l'empire romain au début du Ve siècle, la première
et la troisième étapes d'une déliquescence
spirituelle qui éloigne les consciences de la Tradition et
précipite le monde moderne dans le matérialisme (in Révolte contre le monde moderne,
1934 ; Ottawa, L'Homme, 1972). Quel que soit le sens à donner
à ces époques critiques, lesquelles délimitent les
époques organiques qui leur succèdent, aucune explication
conjoncturelle n'a pu être avancée par les historiens des
mentalités ou des civilisations quant à cette
simultanéité des renversements des valeurs et des
mutations de conscience au sein d'aires de civilisation
indépendantes. La distinction entre périodes critiques et
organiques est développée par le philosophe
économiste Claude-Henri de Saint-Simon, pour qui les
époques critiques (le VIe siècle en Grèce et la
Renaissance précisément) sont décadentes car
individualistes.
D'autres moments critiques jalonnent l'évolution cyclique
planétaire et humaine, comme en témoigne l'examen des
échéances du cycle neptuno-plutonien pendant 6 millénaires. L'histoire des grandes civilisations
antiques, et notamment de l'Égypte et de la Chine, semble rythmée par ce cycle de cinq siècles.
Conjonctions Pluton Neptune
19 MAR 3552 BC : 09°59 POI Conj. JUP et Trig. URA Scorpion
11 JUN 3057 BC : 21°15 POI (aussi le 09 MAR 3056 BC à 20°19 POI)
31 MAI 2561 BC : 01°35 BEL Opp. JUP
28 MAI 2065 BC : 11°48 BEL Conj. SAT
22 MAI 1569 BC : 21°35 BEL
27 AVR 1073 BC : 00°33 TAU
15 MAI 578 BC : 09°10 TAU Conj. URA (cf. la triple Conj. en Opp. à SAT-MAR et au Carré de JUP le 1 Oct. 577 BC)
04 JUL 84 BC : 16°59 TAU (aussi le 05 AVR 83 BC à 16°03 TAU avec URA Opp. JUP)
29 JUN 411 AD : 23°17 TAU Conj. SAT et Carré URA Verseau (Sac de Rome)
21 MAI 905 AD : 28°26 TAU Conj. CHI
22 JUN 1398 AD : 03°49 GEM
02 AOU 1891 AD : 08°38 GEM
20 MAI 2385 AD : 12°04 GEM
02 JUN 2878 AD : 15°57 GEM
Oppositions Pluton Neptune
06 DEC 3307 BC : 12°15 POI-VIR
11 DEC 2811 BC : 22°55 POI-VIR
22 DEC 2315 BC : 03°23 BEL-BAL
01 JAN 1818 BC : 13°35 BEL-BAL (avec NEP Conj. MAR)
28 DEC 1323 BC : 23°29 BEL-BAL
24 JAN 827 BC : 01°53 TAU-SCO (avec PLU Conj. SAT et Trig. JUP)
12 JAN 332 BC : 10°01 TAU-SCO et Opp. JUP URA en Balance/Bélier (Siège de Tyr par Alexandre)
27 JAN 163 AD : 16°38 TAU-SCO
15 DEC 657 AD : 24°15 TAU-SCO
28 DEC 1150 AD : 28°59 TAU-SCO
16 JAN 1644 AD : 03°25 GEM-SAG (avec NEP Trig. SAT en Bélier)
30 JAN 2137 AD : 07°33 GEM-SAG (avec PLU Trig. URA en Balance)
18 DEC 2631 AD : 14°00 GEM-SAG (avec CHI en Vierge Carré PLU et NEP)
- 3552. Utilisation du cuivre. Découverte de la roue. Premiers centres urbains en Mésopotamie méridionale.
- 3307. Écriture pictographique en Mésopotamie.
Centres urbains de Nagada et Hiérakonpolis (Égypte).
Premiers mégalithes en Europe de l'Ouest.
- 3056. Civilisation sumérienne. Écriture
cunéiforme. Unification de l'Égypte sous Narmer.
Écriture hiéroglyphique. Début de la civilisation de l'Indus.
- 2811. Utilisation du bronze par les Sumériens.
- 2561. Renouveau spirituel et artistique mondial. Pyramides en
Égypte (Khéops). Premières dynasties d'Our et de
Lagash en Mésopotamie. Début du Minoen ancien en
Crète. Apogée de la civilisation de l'Indus (Harappa,
Mohenjo-Daro). Époque des souverains légendaires en Chine.
- 2315. Premier empire mésopotamien. Sargon 1er d'Akkad.
- 2065. Moyen Empire en Égypte (capitale Thèbes).
Fondation de la 2e dynastie d'Our en Mésopotamie. Époque
des palais en Crète (Knossos). Apparition des Hittites en
Anatolie. Effondrement de la civilisation de l'Indus. Dynastie
légendaire des Hia ou Xia en Chine.
- 1818. Chute du Moyen-empire égyptien. Règne d'Hammourabi à Babylone (le Code des Lois).
- 1569. Nouvel Empire en Égypte. Civilisation
mycénienne en Grèce. Les Phéniciens inventent
l'écriture alphabétique. Invasions aryennes en Inde.
Première époque védique. Dynastie des Chang ou
Shang en Chine (écriture chinoise).
- 1323. Réforme monothéiste d'Akhénaton en
Égypte. Effondrement de la civilisation crétoise. Exode
des Hébreux hors d'Égypte. Moïse. Utilisation du fer
en Europe et au Proche-Orient. Apogée de l'empire hittite et de
la civilisation mycénienne. Les Olmèques au Mexique.
- 1073. Déclin de l'Égypte pharaonique. Mort de Ramsès XI, dixième et dernier pharaon de la XXe dynastie (1077 BC).
Invasions doriennes. Déclin de la culture minoéenne. Seconde
époque védique en Inde. Dynastie des Tcheou ou Zhou en
Chine. Fin de l'Ère Bélier et passage à l'Ère Taureau le 1er mai.
- 827. Age du fer en Europe. Épopées
homériques en Grèce. Premiers Upanishads en Inde.
Avènement de la religion hindoue. Culture Chavín au
Pérou.
- 578. Mutations politiques, sociales et religieuses.
Renouveau spirituel en Inde et en Chine. Constitution de l'empire
perse. Fondation de Rome (date traditionnelle le 21 avril 753 BC, début du calendrier romain, proche de la
conjonction Neptune-Uranus de 747). Début de la Diaspora des
Hébreux. Expansion celte. Naissance de la philosophie en
Grèce. Réformes politiques à Athènes. Les
Lois de Solon. Pythagore.
- 332. Siège de la ville fortifiée de Tyr. Les
conquêtes d'Alexandre donnent naissance au premier empire mondial
(de la Macédoine à l'Indus, en passant par
l'Égypte). Chute de l'empire perse. Fusion des cultures
occidentales et orientales. Dynastie des Maurya en Inde.
Premières cités Maya.
- 84 B.C. Le pouvoir impérial succède à
la République romaine. Apogée de la culture romaine. Les
sectes juives (Esséniens et Mandéens) préparent la
venue du Christ (cf."L'étoile de Bethléem", CURA, 2002). En
Chine, mort de l'empereur Wu (87 BC) de la dynastie Han, après 54 ans de règne.
- 163 A.D. Hégémonie politique et militaire de
Rome. Persécution des chrétiens. Fin de la dynastie des
Maurya en Inde. Construction des pyramides Maya au Yucatan.
- 411. Déclin de la Rome antique après la scission entre l'Empire romain d'Occident et celui
d'Orient (395). Déferlement des tribus germaniques en Gaule et en Italie sous la pression des Huns (407). Sac
de Rome par le wisigoth chrétien Alaric (410). Installation des Slaves sur la Baltique. Naissance d'Attila (ca. 405).
L'empereur Théodose II lutte contre le paganisme. Expansion du christianisme. Assassinat de la
philosophe astrologue Hypatie d'Alexandrie par les chrétiens (415). Apogée de l'empire Gupta en Inde.
Fin de la dynastie Jin en Chine. Cités Maya de Teotihuacan, Tikal, Calakmul.
- 657. L'Islam réunifie les anciennes cultures du
Proche-orient. Mise en place du canon coranique (en 653). Premiers
califats arabes. Omeyyades puis Abbassides. Réveil hindouiste.
Déclin du bouddhisme en Inde. Dynastie des T'ang en Chine.
Apogée de l'empire Maya au Yucatan. Cultures Huari et Tiahuanaco
dans les Andes.
- 905. Régime féodal et début de la culture médiévale. Principautés,
économie et pouvoir locaux partout dans le monde. Naissance des
États nationaux en Europe, après le partage de l'empire
franc. Naissance des cultures et langues européennes. Fondation
de l'Ordre de Cluny (909). Apogée de la culture arabe.
Arrivée des Magyars en Hongrie. Invasions des Vikings et des
Normands en Europe du Nord-Ouest. Fin de la dynastie des Tang en Chine.
Disparition de l'empire Maya. Les Toltèques au Mexique.
- 1150. Gengis Kahn fonde en Asie le plus vaste empire de
l'histoire. Déclin de l'Islam. Les Croisades. Apogée de
l'Église et de la Papauté. Apogée du Saint-Empire
romain germanique sous Frédéric Ier dit Barberousse. Naissance des
universités et des centres de traduction en Europe. Cultures andines Chimu et Inca. Les Aztèques au Mexique.
Les échéances du grand cycle Pluton/Neptune sont modulées par celles du cycle Neptune/Uranus
de 171,4 ans (en concurrence avec le grand cycle Saturne/Jupiter de 178,8 ans) : première conjonction
"récente" en Bélier à 9°18 le 27 avril 919 BC, puis conjonctions en 747 BC, 576 BC en Taureau,
404 BC en Gémeaux, 233 BC, 62 BC en Cancer, 110 AD, 281 en Lion, 452, 623 en Vierge. L'Islam
naît lors de la conjonction Neptune/Uranus de 623-624 :
l'Hégire (le départ des compagnons de Mahomet pour
Médine) et le départ du calendrier musulman datent du 16
juillet 622. Charlemagne, couronné empereur en 800,
réunifie l'Occident à la conjonction suivante. Puis c'est
au tour d'Othon Ier d'être couronné à Rome en 962 empereur du Saint Empire Romain
Germanique à la suivante, et de Conrad III et des Hohenstaufen (1138) à la suivante. Le
cycle neptuno-uranien entre en Balance à l'opposition de
879-881, impressionnant la conscience collective des valeurs
automnales, pour près de 9 siècles. En effet, le passage
en quarte hivernale (Uranus en Capricorne) a lieu lors de l'opposition
de Neptune à Uranus en 1737-1738. Comme ce cycle est
relativement synchrone au cycle Pluton/Neptune entre le XVe et le XXIe
siècles, il est possible d'analyser ses phases, pendant cette
période, comme une modulation du grand cycle.
Conjonctions et Oppositions Uranus Neptune (623-2165)
21 SEP 623 : 09°48 VIR Conj 07 NOV 1307 : 13°14 SCO Conj 22 MAR 1821 : 03°01 CAP Conj
25 AVR 624 : 08°47 VIR Conj 21 DEC 1391 : 16°40 SCO-TAU Opp 03 MAI 1821 : 02°51 CAP Conj
20 MAI 624 : 08°40 VIR Conj 18 MAR 1392 : 17°24 SCO-TAU Opp 03 DEC 1821 : 01°59 CAP Conj
16 NOV 706 : 08°39 VIR-POI Opp 24 NOV 1392 : 19°32 SCO-TAU Opp 01 MAR 1906 : 07°42 CAP-CAN Opp
17 DEC 706 : 08°56 VIR-POI Opp 23 AVR 1393 : 20°49 SCO-TAU Opp 07 MAI 1906 : 08°15 CAP-CAN Opp
04 OCT 707 : 11°27 VIR-POI Opp 02 NOV 1393 : 22°27 SCO-TAU Opp 01 FEV 1907 : 10°28 CAP-CAN Opp
07 FEV 708 : 12°33 VIR-POI Opp 26 MAI 1394 : 24°11 SCO-TAU Opp 13 JUN 1907 : 11°32 CAP-CAN Opp
08 SEP 708 : 14°24 VIR-POI Opp 11 OCT 1394 : 25°21 SCO-TAU Opp 12 JAN 1908 : 13°17 CAP-CAN Opp
13 MAR 709 : 16°01 VIR-POI Opp 04 JUL 1395 : 27°36 SCO-TAU Opp 11 JUL 1908 : 14°45 CAP-CAN Opp
15 AOU 709 : 17°21 VIR-POI Opp 11 SEP 1395 : 28°11 SCO-TAU Opp 23 DEC 1908 : 16°06 CAP-CAN Opp
22 AVR 710 : 19°31 VIR-POI Opp 06 DEC 1478 : 29°40 SCO Conj 10 AOU 1909 : 17°58 CAP-CAN Opp
15 JUL 710 : 20°15 VIR-POI Opp 26 JUN 1479 : 28°48 SCO Conj 02 DEC 1909 : 18°54 CAP-CAN Opp
02 OCT 794 : 25°41 VIR Conj 20 AOU 1479 : 28°33 SCO Conj 23 SEP 1910 : 21°18 CAP-CAN Opp
11 DEC 877 : 25°02 VIR-POI Opp 20 JAN 1563 : 02°53 SAG-GEM Opp 28 OCT 1910 : 21°34 CAP-CAN Opp
21 DEC 877 : 25°08 VIR-POI Opp 17 MAR 1563 : 03°21 SAG-GEM Opp 02 FEV 1993 : 19°34 CAP Conj
21 OCT 878 : 27°46 VIR-POI Opp 19 DEC 1563 : 05°41 SAG-GEM Opp 19 AOU 1993 : 18°49 CAP Conj
19 FEV 879 : 28°48 VIR-POI Opp 26 AVR 1564 : 06°46 SAG-GEM Opp 25 OCT 1993 : 18°33 CAP Conj
26 SEP 879 : 00°42 BAL-BEL Opp 27 NOV 1564 : 08°34 SAG-GEM Opp 07 MAR 2078 : 26°15 CAP-CAN Opp
25 MAR 880 : 02°16 BAL-BEL Opp 28 MAI 1565 : 10°05 SAG-GEM Opp 06 JUN 2078 : 26°59 CAP-CAN Opp
02 SEP 880 : 03°39 BAL-BEL Opp 06 NOV 1565 : 11°27 SAG-GEM Opp 11 FEV 2079 : 29°01 CAP-CAN Opp
03 MAI 881 : 05°45 BAL-BEL Opp 30 JUN 1566 : 13°25 SAG-GEM Opp 08 JUL 2079 : 00°12 VER-LIO Opp
04 AOU 881 : 06°33 BAL-BEL Opp 14 OCT 1566 : 14°17 SAG-GEM Opp 23 JAN 2080 : 01°48 VER-LIO Opp
10 OCT 965 : 11°26 BAL Conj 18 JAN 1650 : 16°11 SAG Conj 04 AOU 2080 : 03°22 VER-LIO Opp
06 NOV 1049 : 14°07 BAL-BEL Opp 13 JUN 1650 : 15°35 SAG Conj 04 JAN 2081 : 04°36 VER-LIO Opp
04 MAR 1050 : 15°08 BAL-BEL Opp 16 OCT 1650 : 15°03 SAG Conj 04 SEP 2081 : 06°33 VER-LIO Opp
13 OCT 1050 : 17°03 BAL-BEL Opp 24 JAN 1735 : 21°45 SAG-GEM Opp 13 DEC 2081 : 07°21 VER-LIO Opp
08 AVR 1051 : 18°34 BAL-BEL Opp 11 MAI 1735 : 22°38 SAG-GEM Opp 17 JAN 2165 : 06°27 VER Conj
20 SEP 1051 : 20°00 BAL-BEL Opp 01 JAN 1736 : 24°35 SAG-GEM Opp
13 MAI 1052 : 22°01 BAL-BEL Opp 11 JUN 1736 : 25°55 SAG-GEM Opp
24 AOU 1052 : 22°54 BAL-BEL Opp 12 DEC 1736 : 27°26 SAG-GEM Opp
17 OCT 1136 : 27°07 BAL Conj 12 JUL 1737 : 29°11 SAG-GEM Opp
26 NOV 1220 : 00°26 SCO-TAU Opp 21 NOV 1737 : 00°16 CAP-CAN Opp
13 MAR 1221 : 01°21 SCO-TAU Opp 18 AOU 1738 : 02°29 CAP-CAN Opp
01 NOV 1221 : 03°21 SCO-TAU Opp 24 OCT 1738 : 03°02 CAP-CAN Opp
17 AVR 1222 : 04°47 SCO-TAU Opp
10 OCT 1222 : 06°17 SCO-TAU Opp
22 MAI 1223 : 08°12 SCO-TAU Opp
16 SEP 1223 : 09°11 SCO-TAU Opp
1391-1398. Opposition URA NEP, Conjonction NEP PLU
Fin de la féodalité et de l'économie médiévale. Renaissance en Italie.
Crise de l'Église, partagée entre Rome et Avignon :
le grand schisme d'Occident. Mouvements réformistes en
Angleterre et en Bohême.
Début du capitalisme. Apparition des premières places
bancaires. L'argent remplace la propriété foncière.
Naissance de Gutenberg (en 1399). Premiers explorateurs. Reconstitution
éphémère de l'empire mongol par Tamerlan.
Fin de l'ère Taureau et passage à l'ère Gémeaux, le 13 mai 1397.
1478-1479. Conjonction URA NEP
Début de la centralisation, du renforcement du pouvoir
administratif et royal (Espagne, France, Angleterre).
Réorganisation de l'Inquisition en Espagne par Torquemada.
Exode des lettrés grecs vers l'Europe après le
siège de Constantinople et la destruction de l'Empire byzantin par les Turcs (1453).
Avènement de la Russie moderne sous Ivan III. Éviction des mongols. Apogée de l'empire Aztèque.
Humanisme. Philologie, Réforme. Ficin, Érasme. Expansion
de l'imprimerie. Naissance de Copernic (en 1473).
L'héliocentrisme. Naissance de Luther (en 1483).
Naissance de Magellan (en 1480). Découvertes
géographiques : les portugais atteignent la pointe sud de
l'Afrique et de l'Inde ; les espagnols découvrent le continent américain.
1563-1566. Opposition URA NEP
Concile de Trente. Riposte catholique à la Réforme.
Stabilisation de l'église anglicane sous Elizabeth (1563).
Début des guerres de religion en France (1562).
Naissances de F. Bacon (en 1561) et de Galilée (en 1564),
précurseurs de la science expérimentale. Mort de Nostradamus (1566).
Début de la colonisation et de la traite négrière.
Massacres, évangélisation et asservissement des
indigènes au Mexique et au Pérou. Ivan IV fonde l'empire russe (1565).
1644-1650. Opposition NEP PLU, Conjonction URA NEP
Fin de la Renaissance. Révolution anglaise. Cromwell. Exécution du roi Charles Ier (en 1649).
Échec de la Fronde en France. Renforcement de l'absolutisme de
Louis XIV (prise du pouvoir en 1643) et déclin de
l'autorité de la noblesse. Sécularisation étatique.
Fin de la guerre de 30 ans. Le traité de Westphalie (1648) entérine l'émiettement allemand.
Naissances de Newton (en 1643) et de Leibniz (en 1646). Abandon de la notion de Cosmos. La science expérimentale.
Empires coloniaux (Espagne, Portugal, Russie, Turquie). Fin de la dynastie Ming en Chine (1644). Début de la dynastie Qing.
1735-1738. Opposition URA NEP
Début de l'accélération de la croissance
démographique. Début de la révolution industrielle
en Angleterre. Avènement de l'âge technico-scientifique.
Les Lumières en Europe : rationalisme, esprit critique, tolérance religieuse, morale bourgeoise.
Empires coloniaux (Angleterre, France, Pays-Bas).
Naissance de Washington (en 1732) qui mène les colonies
anglaises d'Amérique à l'indépendance. Naissance
de James Watt (en 1736) technicien de la machine à vapeur.
1821. Conjonction URA NEP
Propagation de l'industralisation en Europe (industrie textile, mines,
métallurgie). Le chemin de fer en Angleterre (1819). Capitalisme industriel et monétaire.
Géométries non-euclidiennes. Thermodynamique (mouvement
brownien). Progrès techniques : électricité,
télégraphe, photographie, armes à feu.
Renforcement de l'impérialisme européen en Afrique et en
Asie. Naissance du libéralisme économique et de la
pensée sociale et socialiste. Le suffrage universel.
Affaiblissement de l'Espagne à la suite des guerres
napoléoniennes. Déclaration d'indépendance du
Pérou (1821), du Brésil (1822), du Mexique (1824). Mort
de Napoléon (1821).
1891-1910. Conjonction NEP PLU, Opposition URA NEP
Économie et culture de masse. Affaiblissement des empires
européens. Avènement de la puissance industrielle des États-Unis.
Guerre russo-japonaise (1904-1905). Première révolution russe, émeutes paysannes
(1905). Révolution chinoise (1911) et déclaration
d'indépendance. Apparition de l'État communiste. Révolution mexicaine (1910).
Explosion de la Toungouska (1908). Découvertes scientifiques : rayons X, radioactivité,
structure de l'atome. La mécanique quantique. La relativité.
L'avion. L'automobile. Les ondes radio. Le téléphone. Le phonographe. Le cinéma (1895).
La peinture abstraite. L'art moderne. Mort de Nietzsche (1900).
1993. Conjonction URA NEP
Apogée de la bureaucratie. Déclin de l'Europe. Chute du
mur de Berlin (1989). Éclatement de l'U.R.S.S. (1991). Fin du
communisme européen et de la guerre froide.
Propagation de l'informatique et expansion de l'internet. Mondialisation.
Thèse de philosophie astrale à la Sorbonne (1993).
Le déclin de l'astrologie a commencé au milieu du XVIIe
siècle, et le cycle urano-neptunien illustre aussi les phases
successives de son rejet des sociétés modernes
européennes, à commencer par la France, championne de
l'obscurantisme et de l'exclusion. D'après Nostradamus il faudra
attendre le début du XXIIe siècle pour que l'astrologue
retrouve une place congrue dans la société et sorte de
l'humiliation systématique instrumentalisée par les
larbins journalistiques et chiens médiatiques (cf. mon Manifeste, 6 et
Nostradamus ou l'Éclat des Empires, Paris, 2011) :
En 1650, l'astrologie était Erreur, égarement de la raison ; en 1735, elle était Illusion, chimère
de la conscience ; en 1820, Idiotie, stupidité de l'esprit.
En 1900, elle était Absurdité, extravagance de l'intellect ; en 1990, elle devient
Anormalité, perversion de la pensée unique, anomalie aconsensuelle.
15. LES AUTRES CYCLES ET CONFIGURATIONS
Le devenir des cultures et des civilisations, leurs rapports et leurs
affiliations éventuelles, semblent régis par des moments
d'union, de coordination (conjonctions) ou de tension, de
désunion (oppositions). Une analyse plus
différenciée des cycles planétaires devrait
prendre en compte les échéances intermédiaires des
grands cycles (carrés et trigones) ainsi que les phases
complémentaires résultant des autres cycles relationnels.
En particulier les aspects de Jupiter et de Saturne à une
conjonction ou à une opposition des lentes produisent un
renforcement de l'effet, propice au déclenchement de
l'événement. En outre, en mondiale, comme en astrologie
généthliaque, l'astral n'est à prendre en
considération que parmi d'autres facteurs : le milieu
géo-climatique, le caractère des peuples, l'unité
ou la diversité des ethnies au sein d'une nation, la conjoncture
économique et politique, l'ambition personnelle des dirigeants...
Le cycle urano-plutonien, de progression zodiacale
irrégulière, semble indiquer des phases technologiques
cruciales, comme l'illustrent ses récentes
échéances : 1455 (l'imprimerie), 1597 (la lunette
astronomique), 1710 (la machine à vapeur), 1850 (la fabrication
industrielle de l'acier), 1965 (l'informatique et la biologie cellulaire).
L'entrée d'Uranus en quarte zodiacale tous les 21 ans environ
est un marqueur naturel générationnel. La durée
actuelle de renouvellement des populations, de 25 à 30 ans dans
les pays à populations vieillissantes, n'est plus synchrone au cycle uranien.
L'entrée des planètes, et notamment des lentes, dans les
quartes zodiacales (au début des Bélier, Cancer, Balance
et Capricorne) est un autre facteur significatif : Uranus a un
cycle moyen, irrégulier, de 21 ans (un quart de sa
révolution sidérale), Neptune de 41 ans, et Pluton de 62
ans. En outre la présence des planètes dans les signes
zodiacaux qui leur sont associés par les Maîtrises
(notamment Domiciles et Exils) est un autre facteur, souvent
décisif. Ainsi l'occupation du Taureau ou du Verseau par Uranus,
celle de la Balance ou de la Vierge par Neptune, et celle du Scorpion
ou du Lion par Pluton délimitent des périodes
particulièrement critiques, d'une durée variant entre 5 et 15 ans.
La succession des guerres et des conflits armés qui
résultent de l'affrontement de plusieurs protagonistes aux
intérêts politiques, économiques et
idéologiques divergents, semble obéir à certains
rythmes planétaires : une polémologie cyclique, une
polémocyclologie astrale, peut être organisée sur
ces bases. Les signes printaniers et leurs planètes
associées (Mars, Jupiter et Uranus) favorisent, au niveau
individuel ou collectif, les tendances belliqueuses, dominatrices et
autoritaristes, impérialistes, et exacerbent la soif des
conquêtes et de pouvoir. Le polémologue relève,
entre 1740 et 1974, deux années particulièrement
chargées en conflits armés (parmi une vingtaine à
travers le monde), les années 1863 et 1864 (Gaston Bouthoul et
René Carrère, Le défi de la guerre (1740-1974),
P.U.F., 1976). Or, pendant cette période de plus de deux
siècles, les planètes lentes ne se sont trouvées
toutes trois en quarte printanière qu'entre avril 1861 et juin 1865.
Le cycle jupitéro-uranien, d'une période moyenne de 14
ans, progresse plus ou moins régulièrement dans le
zodiaque (la conjonction se répétant tous les deux signes
environ) en stimulant l'agressivité collective : "un cycle qui,
tous les quatorze ans, relance les passions et les
intérêts dans des expériences de tension
économique et politique" (André Barbault, 1967, p.48).
Mars, la planète guerrière de l'astrologie grecque, n'a
qu'un rôle de catalyseur en raison de son cycle court (environ
deux années). En 1748 la conjonction Uranus Jupiter est en
Verseau, en 1762 elle est en Bélier, en 1775 en Gémeaux,
en 1789 en Lion, en 1803 en Balance, en 1817 en Sagittaire, en 1831 en
Verseau, en 1845 en Bélier, en 1858 fin Taureau, en 1872 fin
Cancer, en 1886 en Balance, en 1900 en Sagittaire, en 1914 en Verseau,
en 1927 en Bélier, en 1941 fin Taureau, en 1954 fin Cancer, en
1968 en Balance, en 1983 en Sagittaire, en 1997 en Verseau, en 2010 en Bélier.
Parmi ces conjonctions, certaines ont lieu dans des signes zodiacaux associés à Uranus
ou à Jupiter par maîtrise
: en Gémeaux (Domicile de Jupiter et Chute d'Uranus), en Taureau
(Domicile d'Uranus), en Verseau (Exil d'Uranus) et en Lion (Exaltation
de Jupiter). Aucune n'a eu lieu en Capricorne (Exil de Jupiter et
Exaltation d'Uranus) ou en Scorpion (Chute de Jupiter). Il semble qu'il
se produise pour les années concernées (1748, 1775, 1789,
1831, 1858, 1914, 1941) par la conjonction en ces signes (Taureau,
Gémeaux, Lion, Verseau) un renforcement significatif du taux
d'agressivité et une amplification de l'intolérance et
des tensions collectives, qui dépassent les volontés individuelles.
1748. Soulèvements populaires suivis de massacres au
Seu-Tch'ouan contre le pouvoir mandchou. Fin de la guerre de succession
d'Autriche. Affrontements coloniaux franco-anglais.
1775. Début de la guerre d'indépendance américaine. Nouvelle révolte en Chine.
1789. Révolution française.
1831. Troubles et soulèvements en Europe : en France
(révolution de juillet 1830), en Belgique, en Allemagne, en
Italie, en Pologne.
1858. Guerre franco-autrichienne (1859) et révolte des Taiping en Chine (1850-1864, 25 millions de morts par massacre)
1914. Première guerre mondiale.
1941. Seconde guerre mondiale. Généralisation du
conflit, entrée en guerre de l'Union Soviétique, des
U.S.A. et du Japon.
Trois de ces dates se rapportent aux conflits les plus meurtriers qui
ont ensanglanté l'Europe puis embrasé le monde
entier : les guerres de la révolution française, la
première et la seconde guerres mondiales.
Lors de la fameuse nuit du 4 août 1789
fut décidée et proclamée l'abolition des
privilèges et des droits seigneuriaux. Le Soleil (en Domicile en
Lion) se joint à la conjonction de Jupiter (en Exaltation) et
d'Uranus, opposée à la Lune, avec Mars en Gémeaux,
conjoint à Chiron, au carré de Saturne en Poissons et au
trigone de Neptune domicilié en Balance.
Le 1er août 1914, Guillaume II déclare la guerre à la Russie et la mobilisation générale
en Allemagne, suivie par celle de la France dans la journée. Le
Soleil, domicilié en Lion, s'oppose à Uranus exilé
en Verseau. Mars, en chute en Vierge, est en opposition à
Chiron. Neptune en Chute en Cancer.
Le 22 juin 1941 marque le début de l'offensive allemande en Union Soviétique (Opération Barbarossa).
La Lune et Saturne rejoignent la conjonction Uranus Jupiter, et Mars
exilé en Poissons s'oppose à Neptune exilé en
Vierge. Uranus est domicilié en Taureau et Pluton exilé
en Lion.
En outre, entre 1937 et 1942, au Domicile d'Uranus en Taureau
s'ajoutent l'Exil de Neptune en Vierge et celui de Pluton en Lion. En
deux millénaires, ce sont les seules années où les
trois planètes lentes se situent simultanément dans leurs
signes de Domicile ou d'Exil, et il n'y a que 5 autres périodes
en 3 millénaires (800 BC - 2200 AD) où les
planètes les plus lentes (Uranus, Neptune, Pluton) se retrouvent
domiciliées ou exilées dans leurs signes respectifs :
769-761 B.C. Dynastie des Zhou orientaux en Chine. Fondation de Carthage.
685-677 B.C. Assarhaddon roi d'Assyrie.
602-593 B.C. Invasion des Mèdes et des Scythes en
Assyrie. Destruction de Smyrne. Prise de Jérusalem par les
Babyloniens. Lois de Solon.
518-510 B.C. Conquêtes perses de Darius. Naissance de la République à Rome.
16-8 B.C. Campagnes d'Auguste en Illyrie et Germanie.
Les conflits majeurs obéissent à une règle
simple : l'amplification, par leur conjonction et par les
maîtrises, du taux conflictuel et des tendances autoritaristes de
Jupiter et d'Uranus. Les tensions atteignent leur paroxysme à la
conjonction ou à l'opposition du Soleil ou de Mars,
amplificateurs des hostilités. Malgré les
conséquences sanglantes de ce cycle, lequel intéresse
d'abord l'Europe puisque les planètes en jeu sont les siennes,
il apparaît comme relativement mineur par rapport aux
transformations plus profondes qui affectent l'humanité lors des
échéances des deux cycles les plus longs.
16. L'ÈRE GÉMEAUX-CAPRICORNE (1737-2079)
"Il y aura despotisme partout, mais despotisme sans cruauté,
sans goutte de sang répandue. Un despotisme de chicane et
fondé toujours sur l'interprétation des vieilles lois,
sur la ruse et l'astuce du palais et de la robe, et le despotisme ne
visera qu'aux finances des particuliers." (Ferdinando Galiani, 1771)
La période 1737-2079 comprend 2 cycles Uranus-Neptune de 171,4
ans, de l'opposition de novembre 1737 à celle de
février 2079 en Capricorne et Cancer. C'est à cette
dernière date qu'on peut rapporter la tant attendue ère
du Verseau, ou plus exactement l'ère Gémeaux-Verseau, et
non d'après des cycles rapportés aux constellations.
Pour Tocqueville, les événements de 1789 ne marquent
qu'une rupture apparente qui accélère le processus par
lequel l'aristocratie a été progressivement
dépossédée de ses privilèges. "Et ce qu'on
appelle la "Révolution française", cet
événement répertorié, daté,
magnifié comme une aurore, n'est qu'une
accélération de l'évolution politique et sociale
antérieure. En détruisant non pas l'aristocratie, mais le
principe aristocratique dans la société, il a
supprimé la légitimité de la résistance
sociale à l'État central. Mais c'est Richelieu qui avait
montré l'exemple, et Louis XIV." (François Furet, Penser la Révolution française, Gallimard, 1978, p.30).
La sensibilisation collective de l'astral suppose des cycles
réguliers aux périodes suffisamment longues pour
imprégner durablement les consciences. L'étude des
rapports entre les cycles planétaires et l'histoire des cultures
et des civilisations offre des perspectives illimitées. Tout
reste à creuser et méditer. Chaque nouvelle conjonction
ou opposition Pluton-Neptune inaugure une mutation des
mentalités collectives. L'histoire n'est pas seulement une
représentation de l'esprit humain, mais l'incarnation
périodique d'un processus cosmique sur les collectivités humaines.
Chaque époque a sa positivité, chaque moment temporel sa lumière.
Un saisissement (Frobenius) s'opère à travers une culture, dans le cadre
particulier qui est le sien : "Chaque métamorphose culturelle
importante présuppose la découverte objective d'un
domaine nouveau. Un saisissement ne peut avoir lieu que si quelque
chose d'inobservé jusque-là devient centre
d'intérêt." (Léo Frobenius, Le destin des civilisations,
trad. Norbert Guterman, Gallimard, 1940, p.215). "Une histoire mondiale
où les saisissements restent inaperçus n'est qu'une
collection de débris." (Frobenius, p.226). L'objet de la
cyclologie astrale est précisément de marquer les
échéances co-ordonnées au sein du brouillage
événementiel afin de donner à comprendre à
quels moments ont pu apparaître de nouveaux instruments de
compréhension du monde environnant. L'histoire empirique souffre
de l'absence d'une trame évolutive compréhensive.
Les conjonctions Pluton-Neptune progressent lentement dans les
Gémeaux depuis la fin du XIVe siècle. La dernière,
celle de 1891, a eu lieu à 8°38 du signe. Les conjonctions
Neptune-Uranus progressent un peu plus rapidement : celles de 1993
se situent à environ 19° du Capricorne. Depuis l'opposition
d'Uranus à Neptune en novembre 1737 (avec Uranus au début
du Capricorne), l'humanité est entrée dans une ère
nouvelle : en effet, pendant près de huit siècles,
les conjonctions neptuno-uraniennes ont et auront lieu en quarte
hivernale. Aux valeurs morales et aux aspirations spirituelles de
l'automne succèdent les attributs rationnels de l'hiver.
L'échéance de 1737 marque la phase actuelle
Gémeaux-Capricorne. En 1737, Voltaire, le dénigreur
universel, a atteint son acmé.
On peut dater des années 1730 l'avènement de
l'idéologie libérale, rationaliste et mécaniste,
ainsi qu'une mutation démographique fondamentale : à
savoir le passage d'une croissance arithmétique à une
croissance logarithmique de la population mondiale. La médecine
a su s'adapter à ce nouvel épistémè ;
l'astrologie non. De la combinaison des principes de
généralisation et de cristallisation qui
caractérisent les Gémeaux et le Capricorne, signes
complémentaires selon l'axe équinoxial, il résulte
un curieux mélange d'individualisme au service du collectif.
Comme le note Heidegger, "Sans doute les Temps Modernes ont-ils
amené le règne d'un subjectivisme et d'un individualisme.
Mais il est tout aussi certain qu'aucune époque avant les Temps
Modernes n'a produit un objectivisme comparable, et qu'en aucune
époque précédente le non-individuel n'a eu tant
d'importance, sous la forme du collectif." (in Chemins qui ne mènent
nulle part, trad. Wolfgang Brokmeier, Gallimard, 1962, p.115).
Les individus s'isolent les uns des autres, accaparés par leurs
intérêts, soucis et plaisirs égoïstes, tout en
se conformant à une identité collective factice,
définie par les orientations normatives des modes
environnantes. Chacun se sent à la fois seul,
séparé d'autrui, déraciné de toute attache
authentique, et dépersonnalisé, embrigadé,
empêtré dans la mécanique d'un processus aux
rouages inflexibles. La banalisation des besoins, la dégradation
des moeurs, l'égalité des conditions et modes de vie
(mais non celle des richesses comme le souligne Tocqueville),
caractérisent le modèle démocratique et
matérialiste en voie de mondialisation, et supposent le retrait de
chacun dans son quant-à-soi, dans un isolement d'autant plus
prononcé que, paradoxalement, chacun est plus semblable à
autrui, incapable d'exprimer une quelconque authenticité ou
originalité réelle. L'individu est devenu un produit de
fabrication, une unité interchangeable, un élément reproductible, un pion
mobile dans une compétition truquée. Son travail et son corps sont devenus des variables
ajustables du Marché, la femme moderne une putain, l'homme un collaborateur, ou l'inverse. Ils sont
ferrés à la machine intégrale comme des boulons. Ils naissent avec, l'entretiennent, l'intériorisent,
se la transmettent par contamination. Ils sont partie prenante, active ou passive, de la machine.
Ils sont la machine. Le collectif guide, prévaut, pilote, impose. L'individu n'est rien, sinon
l'appendice accidentel et démultiplié d'un parangon dépersonnalisé. La machine collective dépossède,
dévivifie, uniformise, nivelle, neutralise, annihile, et finalement broie.
Après l'abbé Galiani, Tocqueville prévoit et voit
l'avènement d'une oppression amorphe et sans visage qui agit sur
chacun et à travers tous : "Je vois une foule innombrable
d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur
eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont
ils emplissent leur âme. (...) Au-dessus de ceux-là
s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se
charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il
est absolu, détaillé, régulier, prévoyant
et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme
elle, il avait pour objet de préparer les hommes à
l'âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu'à les
fixer irrévocablement dans l'enfance. (...) il en couvre la
surface [de la société] d'un réseau de petites
règles compliquées, minutieuses et uniformes, à
travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les
plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la
foule ; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les
plie et les dirige ; il force rarement d'agir, mais il s'oppose sans
cesse à ce qu'on agisse ; il ne détruit point, il
empêche de naître ; il ne tyrannise point, il gêne,
il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à
n'être plus qu'un troupeau d'animaux timides et industrieux, dont
le gouvernement est le berger." (De la Démocratie en Amérique, 1840, II.4.6).
L'activité de chacun est contrôlée par un lourd
appareillage juridique, d'autant plus inaccessible qu'il se transforme
plus vite qu'il n'est de loisir ou de moyens pour en prendre
connaissance, par un réseau inextricable et
incompréhensible de règlementations ambivalentes dans
lesquelles le juriste même se noie. Chacun doit se conformer
à l'intérêt général au nom d'un pseudo libre-arbitre qui lui est imposé. L'ère Gémeaux-Capricorne
marque le passage d'une tyrannie dure à une oppression molle
indéfinie, d'autant plus efficace que chacun est bercé
par les rengaines d'une liberté illusoire, par les refrains d'une
pseudo-citoyenneté et autres valeurs désuètes, par
l'infantilisation des discours publics et des litanies médiatiques,
par le mensonge institué comme valeur et référent supranational, par
l'incessante et obscène bonimentation des propos.
La vision tocquevillienne se précise de jour en jour,
monstrueusement creusée par le spectacle actuel. Les Masses
naissent de la collectivisation des individus, et
la machinerie internationale tricéphale
de la collectivisation des États. Le pouvoir de décision,
de formation et d'information est octroyé à de
pseudo-élites interchangeables, promues en raison de leur
accommodation cynique aux valeurs communes, auxquelles répond
l'astreinte des foules à un confort tiède, maussade, glauque, et à un
pseudo-savoir empailletté leur donnant l'illusion de vivre et de penser à
l'octave de ces élites.
L'ère Gémeaux-Capricorne procède d'un double
mouvement de coercition et de pétrification, de manipulation et
de récupération. Chacun est enrôlé dans la
manipule bureaucratique et amené à aligner ses
activités et ses aspirations à des expériences
communes et des habitudes normalisées, faute que lui soit
reconnue la réalité même de son savoir ou de son
existence. Le journal télévisé se substitue au
journal intime, la mémoire et les affects collectifs à la
mémoire et aux affects personnels. Tout projet individuel est
mis au service de l'économie mondiale et de son auxiliaire, la
technique mécanisée. Mais brouillé, saigné,
noyé et vidé de sa substance. Le travail est
collaboration. Collaboration au néant. Frobenius souligne que
"le sens du fait achève son oeuvre suprême pendant que le
sens du Réel est refoulé." (in Le destin des civilisations, p.252), et Heidegger définit
le nihilisme moderne comme une décomposition (Verwesung) du monde suprasensible.
La transparence est un boulet pour l'Esprit. La Modernité a
fomenté l'emprise d'une pseudo-évidence paralysant la
conscience. Le réel, le vivant et l'esprit sont mutilés,
pétrifiés, contaminés, bonimentés comme l'ont donné à voir, il y a un siècle, les quatre géants du
cinéma muet : Griffith (la Mutilation par la brutalité), Lang (la Pétrification du quotidien),
Dreyer (la Contamination par promiscuité), Chaplin (la lutte héroïque contre la Bonimentation).
Le monde moderne ne fait que perfectionner les rouages de l'annihilation
de l'Être par une idéologie sournoise, pragmatique et
vénale. Elle a verni les barreaux d'une pesanteur
étouffante, et engendré une multiplicité
informe qui singe la diversité. De ce monstre
vagissant, qu'on ne croie pas qu'il sortira un quelconque modèle
pour l'humain, mais plus certainement un nivellement sans
précédent, un état de barbarie indistinct,
exterminant toute valeur affective ou spirituelle, abolissant toute
dignité, anéantissant tout horizon.
Patrice Guinard: Cyclologie mondiale
Le Paradigme astral III (version 2.0 : 04-04-2017)
http://cura.free.fr/2015/1704cyclolo.html
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