CORPUS NOSTRADAMUS 102 -- par Patrice Guinard

Le numéro 129 de la Revue Française d'Histoire du Livre (2008)
 

Le numéro 129 de la Revue Française d'Histoire du Livre (diffusée par Droz) comprend plusieurs études et entrefilets que j'ai consacrés à Nostradamus. La note 1 en page 9 est de l'éditeur, non de moi : je n'aurais jamais mis en avant un ouvrage qui reste truffé de coquilles après plusieurs éditions, mais plutôt choisi par défaut (comme introduction bibliographique) soit l'ouvrage du collectionneur Daniel Ruzo, traduit en 1982, soit le Répertoire chronologique de Robert Benazra (1990).
 

1. Historique des éditions des Prophéties (1555-1615)

Protagoniste atypique du renouveau humaniste, traducteur de Galien et d'Horapollon, latiniste familier de l'oeuvre poétique du luthérien Ulrich von Hutten, médecin, pharmacologue et à ses heures herboriste, astrophile et astrologue, poète exceptionnel pour Leroy-Ladurie, historien et copiste de chroniques romaines et médiévales selon certains, mais kabbaliste, cyclologue et surtout visionnaire pour la plupart des interprètes qui firent sa renommée, Nostradamus fascine par un discours inouï dont on commence seulement à prendre la mesure.

Une grande partie des oeuvres du salonnais est perdue : probablement la moitié des éditions des Prophéties imprimées au XVIe siècle et plus des trois quarts de ses publications périodiques : les collectionneurs et bibliophiles n'ont pas jugé utile de conserver les almanachs, présages et pronostications qui ont fait sa célébrité et se sont vendus chaque année par dizaines de milliers. Il n'en subsiste que quelques unica, autorisés ou contrefaits. Les témoignages directs sont accidentels et contradictoires, rarement impartiaux. De nombreux documents ont été volés ou détruits, probablement parce qu'à certaines périodes, apologistes malhonnêtes et censeurs obscurantistes ont pu trouver des intérêts communs.

Les écrits du provençal sont eux-mêmes alambiqués dans la forme, ambigus et énigmatiques dans le fond. Si bien que travailler sur Nostradamus, c'est comme essayer de résoudre un puzzle incomplet, constitué d'un nombre indéfini de pièces sans bord, sans savoir s'il existe réellement une logique dans l'organisation des textes, une cohérence sémique dans les propos, ou une vraisemblance dans les témoignages. Contre-sens et bourdes guettent à tout moment le bibliographe, le philologue, l'exégète. L'histoire des éditions des Prophéties est elle-même un champ de recherche miné. Ce présent texte synthétise une quinzaine d'études parues au CURA entre 2005 et 2007 au sein du Corpus Nostradamus, abrégé CN (cf. en particulier CN 01, 25-27, 31, 38-40, 65-66, 70-71, ex-72 (120), 80, 82 et 85).
 

2. Une lettre inédite et inconnue de Nostradamus (1566)

Il s'agit d'une lettre de Nostradamus à Joachim de Cléron de Saffres (25 février 1566). Le texte, annoncé au CURA le 17 juillet 2008, a été depuis publié dans son intégralité (cf. CN 100).
 

3. Une adaptation latine inconnue d'une contrefaçon de l'Almanach pour l'an 1565

Il s'agit des Praedictiones in duodecim menses ad singulos fere dies anni 1565 ita dispositae, ut uno velut intuitu non solum, quae in naturalibus, verum etiam, quae in civilibus ac politicis futura, praedicuntur, conspici queant, comme indiqué au catalogue de l'Ö.N.B. de Wien (cf. CN 104).
 

4. Florent de Crox, le plus doué des imitateurs de Nostradamus (cf. CN 92).
 

Errata et Supplementa

Quelques erreurs non décelées à la relecture et diverses précisions sont parues sous forme d'Errata et Supplementa dans le numéro suivant (130, 2009, p.273-274).

p.14, note 12 : La note annonce une notation "IX 47" pour "IX 47-B" qui n'est pas utilisée dans le texte.

p.22, lignes 7-9 : "peut-être sorti des presses durant l'été ou à la fin de l'année 1555, malgré la date mentionnée en dernière page du retirage, reproduisant les données initiales de la première impression." : Supprimer ! Le retirage Bonhomme aurait été imprimé dès juin 1555 (cf. CN 31).

p.46, ligne 3 : "CAT Bibliotheque Royale, Paris, 1750, n.4621 (signalé par Chomarat)" : Supprimer !

p.84 : "et sans doute aussi la coquille au titre : "quarte" pour "quatre"." : Supprimer ! Cette supposée coquille, mentionnée par Halbronn dans son imposture relative à d'imaginaires contrefacteurs, a été démentie au CURA en mai 2008 (cf. CN 70) quand je me suis aperçu que l'image du frontispice de cette édition, donnée par Ruzo, avait été trafiquée dans le catalogue de Benazra (1990), probablement par son éditeur Halbronn.

p.258 : Une traduction latine inconnue de l'Almanach pour l’an 1565 (titre) : Lui substituer "Une adaptation latine inconnue d'une contrefaçon de l'Almanach pour l'an 1565". En effet, le texte manuscrit serait l'adaptation d'un almanach inconnu paru au nom de Nostradamus, qui n'est pas l'almanach paru à Lyon chez Benoist Odo, ni la contrefaçon parue à Paris chez Thibault Bessault dont Elmar Gruber a donné le contenu en 2003 au CURA puis en 2005 dans les Wolfenbütteler Notizen zur Buchgeschichte. Et les quatrains traduits en latin sont ceux de l'Almanach pour l'an 1558.

p.258 : Le descriptif latin de l'adaptation d'Eitzing est celui du catalogue de l'Österreichische Nationalbibliothek de Vienne.

p.258 : "la seule traduction latine connue de l'un de ces opuscules de Nostradamus" : il s'agit de la seconde qui m'était connue (après la traduction manuscrite de la Pronostication nouvelle pour l'an 1562 de l'Ambrosiana de Milan), et surtout avant ma découverte en avril 2014 à la BSB de Munich du Prognosticon anni 1561 qui est une précieuse traduction manuscrite de la Pronostication et de l'Almanach pour 1561 (cf. CN 137).

p.267 : Les tirets annoncés ont été omis pour les vers 2 et 3 (mai), et pour les vers 1 à 3 (août).

p.269 : légende de l'image : "Almanach pour l'an 1570" (et non 1596)
 
 

 
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Patrice Guinard: Le numéro 129 de la Revue
Française d'Histoire du Livre (2008)

http://cura.free.fr/901rfhl.html
04-01-2009 ; updated 31-05-2018
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