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Robert Burton (1577-1640) et l'Astrologie
(Extraits de son Anatomie de la Mélancolie)

 

A S T R O L O G I C A L   E X T R A C T S   O F   B U R T O N ' S   W O R K : Prologue, Stars a Cause, Influence of Stars.
For a complete version of the Anatomy, see : Ex-Classics, or Project Gutenberg), or University of Adelaide Library, Electronic Texts Collection. All have "crisis" for "crasis" (see the first sentence of "Particular Symptoms...") !

N. Éd. : Les deux chapitres reproduits sont les 24e et 63e des 149 chapitres (hormis le prologue) que contient l'Anatomie de la Mélancolie (1621-1651). Il aura fallu attendre 350 ans pour que soit enfin traduite dans son intégralité la somme monumentale de l'érudit et essayiste Robert Burton, alias Démocrite Junior.
Le "Montaigne anglais" avait une connaissance très précise de l'astrologie de son temps. Il fut lui-même un praticien averti, et mourut à Oxford, le 25 janvier 1640, au moment qu'il avait indiqué quelque temps auparavant, si bien que certains observateurs estimèrent qu'il mît volontairement fin à ses jours, à l'instar de Cardan, pour justifier sa prédiction.
Robert Burton est né le 8 février 1577 (Calendrier Julien) à Lindley Hall (Leicestershire), à 8h44 du matin (note manuscrite de Burton ; source Bernard Hoepffner [*] ), avec Saturne, la planète de la mélancolie, au Milieu du Ciel, et Mars à l'Ascendant, les deux astres occupant leurs domiciles respectifs, comme il l'indique au début de son traité. Ces deux planètes signent le thème de cet érudit vindicatif.




Je remercie Bernard Hoepffner, auteur de traductions et d'essais, lequel a eu la gentillesse de me communiquer ces extraits et de m'autoriser à les reproduire, en accord avec les éditions Corti. L'intégrale de sa traduction (en collaboration avec Catherine Goffaux, et préfacée par Jean Starobinski) est disponible depuis mars 2000 aux éditions Corti (http://www.jose-corti.fr).



E X T R A I T   D U   P R O L O G U E

     Si la sentence de Synésios de Cyrène, voler les travaux des morts est une plus grande offense que voler leurs vêtements [i] , est justifiée, que deviendront la plupart des écrivains? À la barre, je lève la main avec les autres car je suis coupable de ce type de crime, vous avez l'aveu de l'accusé [ii] , être condamné avec les autres me satisfait. Il est tout à fait vrai que nombreux sont ceux que tient la maladie incurable d'écrire [iii]  et il n'y a point de fin à multiplier les livres [iv] , comme le disait déjà le vieux sage; à notre époque écrivassière [v]  et tout particulièrement alors que le nombre de livres est innombrable, comme l'a dit un homme de valeur, et quand les presses sont oppressées [vi] , à une époque où il suffit que tout un chacun soit d'humeur à se gratter pour vouloir s'afficher et désirer célébrité et honneurs [vii]  (nous écrivons tous, doctes et ignares [viii]  --), celui-là écrira, quoi qu'il en soit, et y parviendra, peu importent ses sources. Ensorcelés par le désir d'être célèbres, même au plus fort de la maladie [ix] , au risque de perdre la santé et d'être à peine capables de tenir une plume, ils doivent dire quelque chose, le sortir d'eux-mêmes, et se faire un nom, quitte à écraser et à ruiner beaucoup d'autres personnes [x] . Ils veulent être comptés parmi les écrivains, être salués comme écrivains, être acceptés et tenus pour polymathes et polyhistors [xi] , se voir attribuer par la foule ignorante l'appellation vaine d'artiste, obtenir un royaume en papier; sans espoir de gain mais désireux d'une grande célébrité, à notre époque d'érudition immature, de précipitation et d'ambition [xii]  (voilà comment J. C. Scaliger la critique) et alors qu'ils ne sont encore que des disciples, voilà qu'ils veulent devenir des maîtres et des professeurs, avant même de savoir écouter correctement. Ils se précipitent vers tous les domaines de la connaissance, civils ou militaires [xiii] , vers les auteurs de théologie et ceux des humanités, fouillent tous les index et tous les pamphlets pour produire des notes, comme nos marchands draguent le fond des ports étrangers pour y faire entrer leurs navires, ils écrivent de gros volumes, alors que ces derniers attestent qu'ils sont plus loquaces qu'érudits [xiv] . Ils prétendent généralement être à la recherche du bien de tous, mais, comme le fait remarquer Gesner, ils sont poussés par l'orgueil et la vanité, ils n'apportent rien de neuf ni rien qui en vaille la peine, seulement la même chose, en d'autres termes [xv] . S'ils deviennent auteurs, c'est pour occuper les imprimeurs ou pour prouver qu'ils ont existé. Tels des apothicaires, nous réalisons de nouveaux mélanges tous les jours, versons d'un récipient dans un autre [xvi] , et comme ces anciens Romains qui pillèrent toutes les cités du monde pour construire leur Rome, en en choisissant si mal le site, nous écrémons l'esprit des autres hommes, prenons les plus belles fleurs dans les jardins que d'autres ont entretenus avec soin et les transplantons dans nos propres parterres stériles. Ils lardent leurs maigres livres de la graisse de ceux des autres dénonce Giovio [xvii] . Voleurs ignorants, &c. Faute que soulignent tous les écrivains, comme je le fais en ce moment, et pourtant tous sont coupables, ils sont des hommes de trois lettres [xviii] , tous des voleurs, ils pillent les écrivains d'autrefois pour rembourrer leurs nouveaux commentaires, raclent les tas de fumier d'Ennius, plongent dans le puits de Démocrite, comme je l'ai fait [xix] . Et c'est ainsi que l'on voit que non seulement nos bibliothèques et nos librairies sont pleines de papier puant, mais aussi toutes les chaises percées, toutes les latrines [xx] ; les vers qu'ils écrivent sont lus à la selle [xxi] ; ils servent à emballer les tourtes, à envelopper les épices [xxii] , à empêcher les rôtis de brûler. Chez nous, en France, nous dit J. J. Scaliger, tous les hommes sont libres d'écrire, mais peu en sont capables [xxiii] , jusqu'à présent le savoir était servi par des savants au jugement sain, mais à présent les sciences les plus nobles sont salies par des pisse-copie vils et sans culture [xxiv]  qui écrivent par vaine gloire, par nécessité, pour obtenir de l'argent ou pour flatter et enjôler quelque grand homme qu'ils parasitent; ils produisent des niaiseries, des déchets et des sottises [xxv] . Parmi tant de milliers d'auteurs, vous aurez du mal à en trouver dont la lecture fera de vous quelqu'un d'un peu meilleur; tout au contraire [xxvi] , elle vous infectera alors qu'elle devrait contribuer à vous perfectionner.
 
 

If that severe doom of Synesius be true, "it is a greater offence to steal dead men's labours, than their clothes," what shall become of most writers? I hold up my hand at the bar among others, and am guilty of felony in this kind, habes confitentem reum, I am content to be pressed with the rest. 'Tis most true, tenet insanabile multos scribendi cacoethes, and "there is no end of writing of books," as the wiseman found of old, in this scribbling age, especially wherein "the number of books is without number," (as a worthy man saith,) "presses be oppressed," and out of an itching humour that every man hath to show himself, desirous of fame and honour (scribimus indocti doctique—) he will write no matter what, and scrape together it boots not whence. "Bewitched with this desire of fame," etiam mediis in morbis, to the disparagement of their health, and scarce able to hold a pen, they must say something, "and get themselves a name," saith Scaliger, "though it be to the downfall and ruin of many others." To be counted writers, scriptores ut salutentur, to be thought and held polymaths and polyhistors, apud imperitum vulgus ob ventosae nomen artis, to get a paper-kingdom: nulla spe quaestus sed ampla famae, in this precipitate, ambitious age, nunc ut est saeculum, inter immaturam eruditionem, ambitiosum et praeceps ('tis Scaliger's censure); and they that are scarce auditors, vix auditores, must be masters and teachers, before they be capable and fit hearers. They will rush into all learning, togatam armatam, divine, human authors, rake over all indexes and pamphlets for notes, as our merchants do strange havens for traffic, write great tomes, Cum non sint re vera doctiores, sed loquaciores, whereas they are not thereby better scholars, but greater praters. They commonly pretend public good, but as Gesner observes, 'tis pride and vanity that eggs them on; no news or aught worthy of note, but the same in other terms. Ne feriarentur fortasse typographi vel ideo scribendum est aliquid ut se vixisse testentur. As apothecaries we make new mixtures everyday, pour out of one vessel into another; and as those old Romans robbed all the cities of the world, to set out their bad-sited Rome, we skim off the cream of other men's wits, pick the choice flowers of their tilled gardens to set out our own sterile plots. Castrant alios ut libros suos per se graciles alieno adipe suffarciant (so Jovius inveighs.) They lard their lean books with the fat of others' works. Ineruditi fures, &c. A fault that every writer finds, as I do now, and yet faulty themselves, Trium literarum homines, all thieves; they pilfer out of old writers to stuff up their new comments, scrape Ennius' dunghills, and out of Democritus' pit, as I have done. By which means it comes to pass, "that not only libraries and shops are full of our putrid papers, but every close-stool and jakes," Scribunt carmina quae legunt cacantes; they serve to put under pies, to lap spice in, and keep roast meat from burning. "With us in France," saith Scaliger, "every man hath liberty to write, but few ability." "Heretofore learning was graced by judicious scholars, but now noble sciences are vilified by base and illiterate scribblers," that either write for vainglory, need, to get money, or as Parasites to flatter and collogue with some great men, they put cut burras, quisquiliasque ineptiasque. Amongst so many thousand authors you shall scarce find one, by reading of whom you shall be any whit better, but rather much worse, quibus inficitur potius, quam perficitur, by which he is rather infected than any way perfected.



Les astres comme cause. Signes apportés par la physiognomonie, la métoposcopie, la chiromancie
(Partition 1, Section 2, Membre 1, Subdivision 4)

     Les causes naturelles sont soit primaires et universelles, soit secondaires et plus spécifiques. Les causes primaires sont les cieux, les planètes, les astres, &c., qui, par leur influence (comme le soutiennent nos astrologues), produisent tel ou tel effet. Je ne vais pas m'arrêter ici pour analyser en cours de route si les astres sont des causes ou des signes; ni tenter de justifier l'astrologie judiciaire. Si Sextus Empiricus, Pic de la Mirandole [1] , Sextus ab Hemminga [2] , Pereira, Érastos [3] , Chamber [4] , &c., sont parvenus à persuader leurs lecteurs de ne pas accorder davantage de vertus aux cieux, au Soleil ou à la Lune qu'ils n'en accorderaient à leur représentation sur les enseignes des auberges ou des boutiques; si ces lecteurs condamnent en bloc tous les pronostics astrologiques que l'expérience devrait nous faire accepter, je leur conseille de lire Bellanti [5] , Pirovano [6], Marstaller [7] , Gockel le Jeune [8] , Sir Christopher Heydon, &c. Si vous voulez connaître mon opinion, je vous répondrai, car je suis moi aussi instruit dans ces doctes erreurs [9] , que les astres entraînent une inclination mais qu'ils n'obligent à rien, ils ne produisent aucune nécessité: ils proposent mais ne contraignent pas [10] ; et leurs propositions sont si peu coercitives qu'un sage peut leur résister; le sage dominera les astres [11] , ils nous dirigent, mais sont dirigés par Dieu. Tout cela (selon moi) a été résumé succinctement par Johann von Hagen qui écrit: Voulez-vous connaître l'influence des astres sur nous? Je vous dirai qu'ils ne font que proposer, et que leurs propositions sont si peu contraignantes que, si nous acceptons d'être menés par la raison, ils n'ont aucun pouvoir sur nous; mais si nous obéissons à notre nature et acceptons d'être menés par les sensations, ils ont autant d'influence sur nous que sur les bêtes, et nous ne sommes pas meilleurs qu'elles [12] . De sorte que, je l'espère, je peux conclure comme l'a fait Cajetan: le ciel est l'instrument de Dieu, à l'aide duquel il dirige et positionne ces corps élémentaires, &c.[13] ; ou aussi que le ciel est un grand livre dont les étoiles sont les lettres (comme le dit un auteur) et dans lequel nous pouvons lire les nombreuses choses étranges qui y ont été écrites; ou encore qu'il est une excellente harpe, fabriquée par un maître artisan, sur laquelle ceux qui savent jouer de cet instrument produisent une admirable musique [14] . Mais revenons à notre sujet.

     Selon Paracelse, un médecin qui ne connaîtrait pas les astres est incapable de comprendre la cause d'une maladie ou de décider de son traitement, quelle qu'elle soit, qu'il s'agisse de la goutte, d'une autre maladie ou même d'une simple rage de dents; pour cela il lui faut connaître l'horoscope et le thème astral de la partie du corps affectée [15] . Pour la maladie dont nous traitons, il affirme que la cause première et principale vient du ciel et que l'influence des astres est plus importante que celle des humeurs, une constellation peut entraîner la mélancolie bien plus que toutes les autres causes réunies [16] . Il donne l'exemple des personnes lunatiques, lesquelles perdent l'esprit en fonction des mouvements de la Lune; dans un autre livre, il désigne l'ascendant comme responsable de tout et déclare que la seule et vraie cause de cette maladie ne peut se trouver que dans les astres. Et il n'est pas le seul à être de cette opinion, car de nombreux galénistes et philosophes la partagent, sans toutefois être aussi catégoriques et péremptoires que lui. Mélanchthon nous dit que la diversité des symptômes mélancoliques est due aux astres [17] : la plus noble des mélancolies, celle de l'empereur Auguste, est due à la conjonction de Saturne et de Jupiter dans la Balance; la pire, celle de Catilina, à la rencontre de Saturne et de la Lune dans le Scorpion. Giovanni Pontano s'étend longuement sur ce sujet: de nombreuses maladies sont provoquées par la bile noire, selon qu'elle est chaude ou froide; et, bien qu'elle soit de nature froide, il peut arriver qu'elle s'échauffe, exactement comme l'eau peut être mise à bouillir et devenir aussi brûlante que le feu; elle peut aussi devenir aussi froide que la glace. C'est à cela qu'il faut attribuer la grande diversité de symptômes, certaines personnes sont folles, d'autres solitaires, certaines rient, d'autres enragent, &c.[18]  Et il donne le ciel pour cause principale de cette dyscrasie: la position de Mars, de Saturne & de Mercure [19] . Il fait le pronostic suivant: si Mercure, dans une nativité, est situé dans la Vierge ou dans les Poissons, le signe opposé, et que l'ascendant est irradié par les aspects carrés de Saturne ou de Mars, l'enfant sera fou ou mélancolique [20] . Ou encore: celui qui aura Saturne ou Mars dans sa nativité, l'un culminant tandis que l'autre se trouve dans la quatrième Maison, sera atteint de mélancolie, mais en guérira éventuellement si ces planètes sont irradiées par Mercure [21] . À la naissance, la Lune en opposition ou en conjonction avec le Soleil, Saturne ou Mars, ou formant un aspect carré avec eux (dans un quartier défavorable du ciel, ajoute Leowitz [22] ), laisse présager de nombreuses maladies, et tout particulièrement de la tête et du cerveau, et ces personnes auront tendance à couver des humeurs pernicieuses, seront mélancoliques, lunatiques ou folles. Cardan le prévoit aussi pour ceux qui sont nés le quatrième jour après la nouvelle Lune [23] , pendant une éclipse ou un tremblement de terre. Selon Gartze et Leowitz, le jugement principal est déterminé par l'ascendant de l'horoscope, sinon, lorsqu'il existe un aspect entre la Lune et Mercure et que ni l'une ni l'autre n'irradient l'ascendant, si Saturne et Mars sont les ascendants de la conjonction précédente ou en opposition dans le Sagittaire ou dans les Poissons, ce jugement est déterminé par le Soleil ou la Lune [24] , et ces personnes-là seront souvent épileptiques, folles furieuses, démoniaques ou mélancoliques; vous trouverez d'autres pronostics du même type chez le même Pontano [25] , chez Gartze [26]  et chez Schöner [27] , lequel s'est fondé sur Ptolémée [28] , sur Abû-Bakr et sur d'autres auteurs arabes, sur Giuntini [29] , Rantzau, Lindhout [30] , Tost, &c.; mais il se peut fort bien que vous n'accordiez aucun crédit à ces auteurs étant donné qu'ils sont astrologues et donc partiaux. Écoutez donc les témoignages des médecins, eux-mêmes galénistes. Craton von Kaftheim admet que l'influence des astres est d'une grande importance dans la maladie dont nous traitons [31]; il en est de même pour Jason van de Velde, Lonicer [32] , Ficin [33] , Fernel [34] , &c. P. Cnemiander reconnaît que les astres sont une cause universelle, que les parents n'ont qu'une influence relative et accepte l'utilisation des six choses non naturelles [35] . Selon Giambattista Della Porta, les astres déterminent la spécificité de chaque individu [36] . Les exemples prouvant la justesse de ces diagnostics sont nombreux dans tous ces traités d'astrologie. Cardan, dans son trente-septième Horoscope [37] , donne l'exemple de Matteo Bolognini, Johann Rudolph Camerarius, de Daniel Gare et d'autres personnes [38] ; voir aussi Gartze [39] , Luca Gaurico [40] , &c. Cette mélancolie prend effet lorsque les significateurs de n'importe quelle nativité sont placés, selon les calculs de l'astrologue, sous forme de signe ascendant, de Lune, de hylech, &c., face aux rayons hostiles ou aux degrés de Saturne et de Mars en particulier, ou de tout autre astre fixe de même nature, ou encore si Saturne, dans ses révolutions, ou passages, vient s'opposer à n'importe lequel de ces astres prometteurs fondamentaux présents dans la nativité.

    D'autres signes sont empruntés à la physiognomonie, à la métoposcopie et à la chiromancie, et le fait que Johann von Hagen, Johann Rothmann, mathématicien du landgrave de Hesse, dans son étude récente de la chiromancie [41], et Giambattista Della Porta dans sa physiognomonie céleste [42] ont démontré que ces domaines étaient très proches de l'astrologie, m'incite d'autant plus à les présenter pour satisfaire les curieux.

    Les notions générales que proposent les physiognomonistes [43]  sont les suivantes: la couleur noire tend à indiquer une mélancolie naturelle, de même que la minceur, l'abondance des cheveux, de grosses veines, beaucoup de cheveux sur les tempes [44] , déclare Gratarolo, tandis qu'une petite tête (comme le dit Aristote [45] ), une couleur très sanguine, un teint rougeaud indiquent une mélancolie de la tête; ceux qui bégayent ou sont chauves risquent fort de devenir rapidement mélancoliques (c'est l'hypothèse d'Avicenne) du fait de la sécheresse de leur cerveau [46] ; si un lecteur veut en savoir davantage sur les différents symptômes des humeurs et des esprits proposés par la physiognomonie, je lui suggère de consulter Adamantius [47]  et Polemo, deux anciens auteurs qui commentent, ou plutôt paraphrasent les Physiognomiques d'Aristote, les quatre livres fort plaisants de Della Porta [48] , le De secretis naturæ de Michael Scot, les livres de Johann von Hagen, de Montalto [49]  et d'Antonio Zara [50] .

     La chiromancie donne les pronostics suivants pour indiquer une prédisposition à la mélancolie. Taisnier, qui a rassemblé la somme des recherches de Johann von Hagen, de Tricasso, de Corvus et d'autres auteurs, nous explique dans son livre que la ligne saturnienne qui part de la rascetta, qui traverse la main jusqu'au mont de Saturne et qui, à cet endroit, est coupée par plusieurs petites lignes, est signe de mélancolie; de même lorsque la ligne vitale et la ligne naturelle dessinent un angle aigu. Les lignes saturnienne, hépatique et naturelle, lorsqu'elles forment clairement un triangle, indiquent la même chose [51] . Gockel le Jeune donne, mot pour mot, les mêmes pronostics [52] . Dans l'ensemble, ils concluent tous que, quand le mont de Saturne est couvert de petites lignes et d'intersections, on a affaire en général à des personnes mélancoliques, tristes & accablées par l'inquiétude, les soucis et les chagrins, perpétuellement en proie à des pensées angoissées et amères, toujours chagrines, apeurées, méfiantes, qui prennent plaisir à travailler aux champs et à la construction des bâtiments, qui apprécient les étangs, les marais, les sources, les forêts, les promenades, &c.[53]  Thaddæus Hagecius, dans son Aphorismi metoposcopici, nous donne quelques pronostics dérivés des lignes saturniennes qu'on trouve sur le front; celles-ci, selon lui, indiquent une prédisposition à la mélancolie; et Giambattista Della Porta rapporte les observations qu'il a faites sur d'autres parties du corps, comme la présence d'une tache à hauteur de la rate [54] ; ou sur les ongles, si elle est de couleur noire, elle indique beaucoup de soucis, de chagrins, de querelles et de mélancolie [55] . S'il s'étend sur ces humeurs et se donne en exemple, c'est parce que, sept années durant, il eut de telles taches noires sur les ongles et fut continuellement au tribunal, à plaider à propos d'héritages; il était toujours inquiet, risquait de perdre son honneur, d'être banni, il était accablé de chagrins et de soucis, &c.; les taches noires disparurent en même temps que ses difficultés. Cardan raconte une histoire semblable le concernant: peu de temps avant la mort de son fils, une tache noire apparut sur un de ses ongles et sa taille augmenta tandis que son fils approchait de la fin [56] . Mais je vous ennuie avec ces billevesées; pourtant, bien que ces exemples soient tournés en dérision et que certains les tiennent pour absurdes et ridicules, j'ai pris la décision courageuse de les mentionner, et je ne me fonde ni sur les gitans ni sur d'autres fripons vagabonds mais sur les textes des grands philosophes et médecins - certains d'entre eux sont d'ailleurs encore en vie - et sur les professeurs d'universités célèbres; tous sont capables de justifier leurs écrits et de riposter à toutes les attaques des ignorants et des chicaneurs.
 
 

E N G L I S H   V E R S I O N

Stars a Cause. Signs from Physiognomy, Metoposcopy, Chiromancy.

Natural causes are either primary and universal, or secondary and more particular. Primary causes are the heavens, planets, stars, &c., by their influence (as our astrologers hold) producing this and such like effects. I will not here stand to discuss obiter, whether stars be causes, or signs; or to apologise for judical astrology. If either Sextus Empericus, Picus Mirandula, Sextus ab Heminga, Pererius, Erastus, Chambers, &c., have so far prevailed with any man, that he will attribute no virtue at all to the heavens, or to sun, or moon, more than he doth to their signs at an innkeeper's post, or tradesman's shop, or generally condemn all such astrological aphorisms approved by experience: I refer him to Bellantius, Pirovanus, Marascallerus, Goclenius, Sir Christopher Heidon, &c. If thou shalt ask me what I think, I must answer, nam et doctis hisce erroribus versatus sum, (for I am conversant with these learned errors,) they do incline, but not compel; no necessity at all: agunt non cogunt: and so gently incline, that a wise man may resist them; sapiens dominabitur astris: they rule us, but God rules them. All this (methinks) Joh. de Indagine hath comprised in brief, Quaeris a me quantum in nobis operantur astra? &c. "Wilt thou know how far the stars work upon us? I say they do but incline, and that so gently, that if we will be ruled by reason, they have no power over us; but if we follow our own nature, and be led by sense, they do as much in us as in brute beasts, and we are no better." So that, I hope, I may justly conclude with Cajetan, Coelum est vehiculum divinae virtutis, &c., that the heaven is God's instrument, by mediation of which he governs and disposeth these elementary bodies; or a great book, whose letters are the stars, (as one calls it,) wherein are written many strange things for such as can read, "or an excellent harp, made by an eminent workman, on which, he that can but play, will make most admirable music." But to the purpose.

Paracelsus is of opinion, "that a physician without the knowledge of stars can neither understand the cause or cure of any disease, either of this or gout, not so much as toothache; except he see the peculiar geniture and scheme of the party effected." And for this proper malady, he will have the principal and primary cause of it proceed from the heaven, ascribing more to stars than humours, "and that the constellation alone many times produceth melancholy, all other causes set apart." He gives instance in lunatic persons, that are deprived of their wits by the moon's motion; and in another place refers all to the ascendant, and will have the true and chief cause of it to be sought from the stars. Neither is it his opinion only, but of many Galenists and philosophers, though they do not so peremptorily maintain as much. "This variety of melancholy symptoms proceeds from the stars," saith Melancthon: the most generous melancholy, as that of Augustus, comes from the conjunction of Saturn and Jupiter in Libra: the bad, as that of Catiline's, from the meeting of Saturn and the moon in Scorpio. Jovianus Pontanus, in his tenth book, and thirteenth chapter de rebus coelestibus, discourseth to this purpose at large, Ex atra bile varii generantur morbi, &c., "many diseases proceed from black choler, as it shall be hot or cold; and though it be cold in its own nature, yet it is apt to be heated, as water may be made to boil, and burn as bad as fire; or made cold as ice: and thence proceed such variety of symptoms, some mad, some solitary, some laugh, some rage," &c. The cause of all which intemperance he will have chiefly and primarily proceed from the heavens, "from the position of Mars, Saturn, and Mercury." His aphorisms be these, "Mercury in any geniture, if he shall be found in Virgo, or Pisces his opposite sign, and that in the horoscope, irradiated by those quartile aspects of Saturn or Mars, the child shall be mad or melancholy." Again, "He that shall have Saturn and Mars, the one culminating, the other in the fourth house, when he shall be born, shall be melancholy, of which he shall be cured in time, if Mercury behold them. If the moon be in conjunction or opposition at the birth time with the sun, Saturn or Mars, or in a quartile aspect with them," (e malo coeli loco, Leovitius adds,) "many diseases are signified, especially the head and brain is like to be misaffected with pernicious humours, to be melancholy, lunatic, or mad," Cardan adds, quarta luna natos, eclipses, earthquakes. Garcaeus and Leovitius will have the chief judgment to be taken from the lord of the geniture, or where there is an aspect between the moon and Mercury, and neither behold the horoscope, or Saturn and Mars shall be lord of the present conjunction or opposition in Sagittarius or Pisces, of the sun or moon, such persons are commonly epileptic, dote, demoniacal, melancholy: but see more of these aphorisms in the above-named Pontanus. Garcaeus, cap. 23. de Jud. genitur. Schoner. lib. 1. cap. 8, which he hath gathered out of Ptolemy, Albubater, and some other Arabians, Junctine, Ranzovius, Lindhout, Origen, &c. But these men you will reject peradventure, as astrologers, and therefore partial judges; then hear the testimony of physicians, Galenists themselves. Carto confesseth the influence of stars to have a great hand to this peculiar disease, so doth Jason Pratensis, Lonicerius praefat. de Apoplexia, Ficinus, Fernelius, &c. P. Cnemander acknowledgeth the stars an universal cause, the particular from parents, and the use of the six non-natural things. Baptista Port. mag. l. 1. c. 10, 12, 15, will have them causes to every particular individium. Instances and examples, to evince the truth of those aphorisms, are common amongst those astrologian treatises. Cardan, in his thirty-seventh geniture, gives instance in Matth. Bolognius. Camerar. hor. natalit. centur. 7. genit. 6. et 7. of Daniel Gare, and others; but see Garcaeus, cap. 33. Luc. Gauricus, Tract. 6. de Azemenis, &c. The time of this melancholy is, when the significators of any geniture are directed according to art, as the hor: moon, hylech, &c. to the hostile beams or terms of &♄ and ♂ especially, or any fixed star of their nature, or if &♄ by his revolution or transitus, shall offend any of those radical promissors in the geniture.

Other signs there are taken from physiognomy, metoposcopy, chiromancy, which because Joh. de Indagine, and Rotman, the landgrave of Hesse his mathematician, not long since in his Chiromancy; Baptista Porta, in his celestial Physiognomy, have proved to hold great affinity with astrology, to satisfy the curious, I am the more willing to insert.

The general notions physiognomers give, be these; "black colour argues natural melancholy; so doth leanness, hirsuteness, broad veins, much hair on the brows," saith Gratanarolus, cap. 7, and a little head, out of Aristotle, high sanguine, red colour, shows head melancholy; they that stutter and are bald, will be soonest melancholy, (as Avicenna supposeth,) by reason of the dryness of their brains; but he that will know more of the several signs of humour and wits out of physiognomy, let him consult with old Adamantus and Polemus, that comment, or rather paraphrase upon Aristotle's Physiognomy, Baptista Porta's four pleasant books, Michael Scot de secretis naturae, John de Indagine, Montaltus, Antony Zara. anat. ingeniorum, sect. 1. memb. 13. et lib. 4.

Chiromancy hath these aphorisms to foretell melancholy, Tasneir. lib. 5. cap. 2, who hath comprehended the sum of John de Indagine: Tricassus, Corvinus, and others in his book, thus hath it; "The Saturnine line going from the rascetta through the hand, to Saturn's mount, and there intersected by certain little lines, argues melancholy; so if the vital and natural make an acute angle, Aphorism 100. The saturnine, hepatic, and natural lines, making a gross triangle in the hand, argue as much;" which Goclenius, cap. 5. Chiros. repeats verbatim out of him. In general they conclude all, that if Saturn's mount be full of many small lines and intersections, "such men are most part melancholy, miserable and full of disquietness, care and trouble, continually vexed with anxious and bitter thoughts, always sorrowful, fearful, suspicious; they delight in husbandry, buildings, pools, marshes, springs, woods, walks," &c. Thaddaeus Haggesius, in his Metoposcopia, hath certain aphorisms derived from Saturn's lines in the forehead, by which he collects a melancholy disposition; and Baptista Porta makes observations from those other parts of the body, as if a spot be over the spleen; "or in the nails; if it appear black, it signifieth much care, grief, contention, and melancholy;" the reason he refers to the humours, and gives instance in himself, that for seven years space he had such black spots in his nails, and all that while was in perpetual lawsuits, controversies for his inheritance, fear, loss of honour, banishment, grief, care, &c. and when his miseries ended, the black spots vanished. Cardan, in his book de libris propriis, tells such a story of his own person, that a little before his son's death, he had a black spot, which appeared in one of his nails; and dilated itself as he came nearer to his end. But I am over tedious in these toys, which howsoever, in some men's too severe censures, they may be held absurd and ridiculous, I am the bolder to insert, as not borrowed from circumforanean rogues and gipsies, but out of the writings of worthy philosophers and physicians, yet living some of them, and religious professors in famous universities, who are able to patronise that which they have said, and vindicate themselves from all cavillers and ignorant persons.



Symptômes particuliers dus à l'influence des astres Parties du corps et humeurs
(Partition 1, Section 3, Membre 1, Subdivision 3)


     Certains symptômes sont spécifiques à chaque être et varient selon le tempérament de chacun, les phases particulières des astres et selon d'autres influences célestes, dont dépend la diversité des mentalités et des tendances; c'est ce qu'affirme Zara [57] . Un auteur nous apprend que les influences célestes comptent beaucoup et déterminent les indispositions mentales et les maladies corporelles [58] , ce que j'ai déjà montré [59]  en me fondant sur Ptolémée, Pontano, Lemmens, Cardan et d'autres, car les astres sont les significateurs principaux du caractère et des maladies, selon leurs irradiations conjointes, seigneurs de la nativité, &c. Dans le Centiloque, Ptolémée ou Hermès Trismégiste, car on ne sait pas bien lequel des deux est l'auteur de ce traité, attribue tous ces symptômes propres aux mélancoliques à l'influence des astres, ce que réfute Mercuriali [60] ; mais, comme je l'ai dit, c'est une hypothèse que Gioviano Pontano [61]  et d'autres défendent avec acharnement. Si certaines personnes sont solitaires, amorphes, lourdes, grossières, alors que d'autres, au contraire, sont enjouées, souples, légères et gaies, c'est, disent-ils, uniquement à cause des astres. À savoir: si Saturne prédomine dans un thème astral et qu'il est la cause d'un tempérament mélancolique, la personne en question sera alors d'une grande austérité, morose, grossière, aura un teint sombre, se plongera dans de profondes méditations, sera excessivement soucieuse, misérable et mécontente, triste et craintive, toujours silencieuse, solitaire, prendra plaisir à l'agriculture, se plaira dans les forêts, les vergers, les jardins, près des rivières, des étangs, des mares, dans les sentiers ténébreux, dans les cloîtres: ses préoccupations l'amèneront à construire, à planter des arbres, à travailler dans les champs, &c.[62] . Ces gens-là aimeront attraper des oiseaux, des poissons, &c., sans jamais cesser de réfléchir et de rêvasser sur ces occupations. Si Jupiter domine, ils sont plus ambitieux, leurs pensées vont aux royaumes, à la magistrature, aux fonctions, aux honneurs, ou encore ils s'imagineront princes, potentats, s'interrogeront sur leur comportement éventuel, &c. [63]  Si c'est Mars, ils sont avides de guerres, de vaillants combats, de duels; de caractère, ils sont irascibles, coléreux, écervelés, impulsifs, furieux et violents dans leurs actions. Ils s'imagineront victorieux à la tête d'une armée; ils feront des discours passionnés & satiriques, seront de grands vantards, au teint rubicond [64] . Bien qu'ils soient d'aspect modeste, de naissance basse et vile, semblables à Télèphe et à Pélée dans les vers du poète, ils parlent avec Un style ampoulé et des mots d'un pied et demi [65], leur bouche est pleine de myriades de soldats et ils n'ont que des tétrarques sur la langue. Si l'astre dominant est le Soleil, ils seront des seigneurs, des empereurs - en tout cas en imagination - & des monarques, ils distribueront des distinctions, des honneurs, &c. S'il s'agit de Vénus, ils ne cessent de faire la cour à leur maîtresse et sont doués pour l'amour, ont un tempérament amoureux, ils écoutent souvent de la musique, vont au théâtre, apprécient les belles peintures, la danse, les plaisirs, et toutes les choses de ce genre. Toujours amoureux, ils adorent tout ce qu'ils voient. Ceux qui sont nés sous l'influence de Mercure sont solitaires, méditent beaucoup, ils sont fins, ce sont des poètes, des philosophes et c'est sur ces matières qu'ils méditent le plus souvent. Si la Lune joue un rôle, ils aiment pérégriner, voyager en mer, prennent grand plaisir aux voyages, à discourir, à lire et à méditer sur eux; leurs pensées sont vagabondes et diverses, ils ne se lassent pas de l'eau, de la pêche, de la chasse aux oiseaux, &c.

     Mais les symptômes les plus évidents sont dus au tempérament lui-même, et aux parties organiques du corps, comme la tête, le foie, la rate, les veines mésentériques, le cour, l'utérus, l'estomac, &c., et plus particulièrement encore à la dyscrasie des esprits vitaux (lesquels, comme l'affirme Hercule de Saxonie, sont entièrement immatériels [66] ) ou encore aux quatre humeurs dans ces parties du corps, selon qu'elles sont chaudes ou froides, naturelles ou non, innées ou acquises, croissantes ou décroissantes, simples ou mélangées, selon les différents mélanges, leurs différentes adustions, combinaisons, tout cela pouvant être aussi varié que ces quatre qualités premières dont parle Klau [67] , et capable de produire autant de symptômes divers et de fantaisies monstrueuses que peut le faire le vin, c'est-à-dire, fait remarquer Andreas Bacci, une variété infinie [68] .

     S'il s'agit d'une mélancolie naturelle telle que Luis de Mercado [69]  et T. Bright [70]  l'ont décrite en détail, ou d'une mélancolie provoquée soit par la rate, soit par les veines, coupables du fait d'une trop grande abondance ou d'une substance trop épaisse, alors l'humeur est froide et sèche, comme l'affirme Da Monte [71] , ces personnes sont tristes, timorées et craintives. Prospero Calano, dans son livre sur la bile noire, explique que chez les personnes où la bile noire et froide prédomine, la stupidité est plus fréquente, elles sont froides, pesantes, moroses, solitaires, amorphes [72] . Hercule de Saxonie remarque, de même que Guaineri [73] , que ceux qui sont naturellement mélancoliques ont un teint plombé ou noir [74] ,; c'est également le cas des personnes qui, en imagination, se voient souvent mortes, ou de celles qui croient voir des hommes noirs, des morts, des esprits et des gobelins et qui parlent avec eux, tout cela exagérément. Ces symptômes varient en fonction des proportions des autres humeurs non adustes, ou des proportions des quatre humeurs adustes, dans le cas de la mélancolie non naturelle. Car, comme l'a écrit Alexandre de Tralles, il n'existe pas de cause unique de la mélancolie, ni d'humeur, qui à elle seule, suffise à la provoquer, mais c'est la diversité des mélanges, selon des proportions changeantes, qui produit cette grande variété de symptômes [75] , variété qui dépend aussi de la chaleur ou de la froideur. La mélancolie froide (explique Benedetto Vettori) provoque le délire et des symptômes moins graves, tandis que si elle est chaude ou plus aduste, elle occasionne des passions extrêmement violentes et la fureur [76] . Fracastoro nous demande de bien distinguer le type de mélancolie qui affecte les gens, car il est très utile de savoir s'il s'agit d'une chaleur torride qui pousse à la fureur ou si les gens sont possédés par une froide tristesse, dans un cas les personnes sont honteuses et timides, dans l'autre impudentes et vaillantes [77] , à l'exemple d'Ajax, qui saisit ses armes et, furieux, défie les dieux [78] , plutôt fou ou ayant une tendance à la folie, et se précipite d'abord sur ceux-ci, puis sur ceux-là. Bellérophon, en revanche, allait seul, misérable, errait dans la plaine [79] : l'un est au désespoir et pleure, las de la vie, l'autre rit, &c. Cette grande diversité provient des différents degrés de chaud et de froid, lesquels, selon Hercule de Saxonie, sont dus uniquement à la dyscrasie des esprits vitaux, particulièrement des esprits animaux, mais aussi des esprits immatériels, car ces derniers sont la seconde cause immédiate de la mélancolie, selon qu'ils sont chauds, froids, secs, humides, et c'est leur agitation qui produit la diversité des symptômes, énumérés dans le 13e chapitre de son traité sur la mélancolie [80]  - et ce, plus ou moins dans toutes les parties du corps [81] . Selon d'autres auteurs, il s'agit des différentes adustions des quatre humeurs, c'est-à-dire, en ce qui concerne cette mélancolie non naturelle, la corruption du sang et la bile aduste, et, en ce qui concerne la mélancolie non naturelle, en raison d'une dyscrasie chaude excessive qui se transforme, contrairement à ce qui passe pour la mélancolie naturelle, en une lessive acide, due à la puissance de l'adustion, ce qui provoque divers symptômes étranges selon les différences entre leurs matières [82] , symptômes que Bright énumère dans son chapitre suivant. Arculano fait de même, ainsi que d'autres auteurs, en fonction des quatre humeurs principales [83].

     Par exemple, si la mélancolie est due au flegme (ce qui est relativement moins fréquent), elle engendre des symptômes moins violents et une sorte de stupidité, ou douleur sans passion [84] ; les personnes flegmatiques, dit Savonarole, ont l'air endormi, elles sont indolentes, froides [85] , lentes, stupides, pareilles à des ânes; Mélanchthon parle d'asiniam melancholiam [86] , elles pleurent souvent et prennent plaisir à se tenir près de l'eau, des étangs, des rivières, elles aiment pêcher et chasser les oiseaux, &c.[87]  Elles ont le teint pâle, sont paresseuses, s'endorment facilement, se sentent lourdes [88] , souffrent souvent de migraines [89] , méditent sans cesse & se parlent à elles-mêmes; elles rêvent d'eau, qu'elles sont sur le point de se noyer et redoutent intensément ces choses-là [90] . Ces gens-là sont plus corpulents que les mélancoliques d'autres types, plus pâles, ont le teint brouillé, crachent souvent, ils sont endormis [91] , plus sujets aux écoulements muqueux que les autres et ont toujours le regard baissé. Hercule de Saxonie avait une patiente de ce genre, une veuve vénitienne qui était grosse et toujours somnolente [92], et Cristóbal de Vega soignait lui aussi un patient flegmatique. Si cette maladie devient chronique et violente, les symptômes en sont plus visibles, ces personnes sont évidemment insensées & tous leurs gestes, leurs actions, leurs paroles les ridiculisent aux yeux des autres; elles imaginent des choses impossibles, comme ce patient de Cristóbal de Vega, qui se prenait pour un tonneau de vin [93]  et ce Siennois qui avait décidé de ne plus pisser de crainte de noyer toute la ville [94].

     Si la mélancolie est due à un sang aduste, ou si elle est mêlée à du sang, ces gens, selon Salustio Salviani et Hercule de Saxonie, ont souvent un teint rubicond et haut en couleur [95] . Et en conséquence, comme l'ajoutent Savonarole et Benedetto Vettori [96], les veines de leurs yeux sont rouges, de même que leur visage [97]. Ils aiment bien rire, sont spirituels et joyeux, astucieux quand ils parlent, d'un commerce agréable lorsqu'ils ne sont pas trop malades, appréciant beaucoup la musique, la danse et la compagnie des femmes. Ils reviennent longuement sur ces choses et imaginent voir ou entendre des pièces de théâtre, des danses et d'autres divertissements semblables [98]  (libérés de toute crainte et de toute tristesse, selon l'hypothèse d'Hercule de Saxonie [99] ), tout particulièrement, ajoute Arnaud de Villeneuve, ceux que ce type de mélancolie tient violemment sous son emprise [100] . Tel était le cas de cet homme d'Argos dont parle le poète, qui restait assis toute la journée à rire, comme s'il assistait à une pièce de théâtre [101] . Un cas semblable est rapporté par Aristote: un homme de la ville d'Abydos, en Asie mineure, était toujours assis, comme s'il avait été sur scène, et il se mettait parfois lui-même à jouer, puis applaudissait et riait comme s'il avait été fort content du spectacle.[102] Wolf relate le cas d'un bonhomme du nom de Brunsellius qui souffrait de la même humeur: un jour, alors qu'il était en train d'écouter un sermon, il vit une femme tomber de son banc, à moitié endormie, ce qui fit rire toute l'assistance; cet homme en fut, quant à lui, tellement troublé qu'il ne put s'arrêter de rire pendant trois jours, ce qui finit par l'affaiblir énormément, et il resta en mauvaise santé pendant une longue période. Le vieux Sophocle n'était pas différent, et Démocrite lui-même était pris d'une folie joyeuse [103]  comparable. Du Laurens pense que ce type de mélancolie, légèrement aduste et mêlée d'un peu de sang, est celle dont parle Aristote lorsqu'il déclare que les mélancoliques sont les plus spirituels des hommes [104] , ils sont alors envahis par un ravissement divin et une sorte d'enthousiasme qui les poussent à devenir d'excellents philosophes, poètes, prophètes, &c. [105]  Mercuriali cite l'exemple d'un jeune homme, un de ses patients, que la mélancolie sanguine dont il souffrait rendait fort intelligent et très érudit.[106]

     Si la mélancolie est due à la bile aduste, les malades sont hardis et impudents, en général plutôt écervelés et querelleurs [107] ; ils pensent volontiers à la guerre, aux batailles; ils sont d'une virilité furieuse, leurs paroles expriment l'impatience, l'intolérance, l'inflexibilité et ils défendent des opinions étranges; lorsqu'ils y sont incités, ils deviennent fort violents, insultants, prêts à l'affront, à provoquer le premier venu et finissent par être tués ou par tuer quelqu'un; Arnaud de Villeneuve ajoute encore qu'ils sont pris de crises de folie furieuse, ils dorment peu, leur urine est claire et brûlante [108] . Au cours de leurs crises, on peut les entendre parler toutes sortes de langues, hébreu, grec et latin, qu'ils ignorent et que personne ne leur a enseignées. Pierre d'Abano décrit une folle qui parlait un excellent latin [109] , et Rhazès connaissait une autre femme qui prophétisait pendant ses crises et dont les prédictions se révélaient justes [110] . Guaineri avait un patient qui composait des vers latins quand la lune était combust mais le reste du temps il était incapable d'écrire quoi que ce soit [111] . Selon Avicenne et certains de ses disciples, ces symptômes, lorsqu'ils se manifestent, sont provoqués par le diable et ces gens sont davantage possédés qu'ils ne sont fous ou mélancoliques [112] ; selon Jason van de Velde, ils sont possédés et fous [113] , les esprits malins s'immiscent en eux [114] , &c. Toutefois, la grande majorité des auteurs rendent l'humeur responsable de cela et c'est cette hypothèse que Montalto défend mordicus; il réfute Avicenne et les autres en rattachant entièrement la maladie à la qualité et à l'état de l'humeur et du sujet [115] . Selon Cardan, ces hommes sont, plus que tout autre, prêts à devenir des assassins, ils sont hardis, courageux, féroces et aventureux; ils entreprendraient n'importe quoi du fait de leur bile aduste [116] . Cette humeur, dit-il, les prédispose à affronter la mort elle-même et toutes sortes de tortures avec un courage invincible; il est étonnant de voir avec quelle allégresse ils supportent ces tortures [117] , leur attitude paraît surhumaine. Et c'est cette vaillance, cette furie, ou plutôt cette stupidité, qu'il met sur le compte de l'adustion de la bile et de la mélancolie. Mais je pense, quant à moi, que ces personnes sont davantage folles et désespérées que réellement mélancoliques car il est très fréquent de voir une humeur aussi aduste et chaude dégénérer en folie.

     Ces hommes, si la mélancolie elle-même est aduste, nous dit Avicenne, sont communément tristes et solitaires, continuellement et de façon excessive, ils sont plus suspicieux que la plupart, plus craintifs et leur imagination est grande, maladive et extrêmement corrompue [118] ; ils sont froids, ont le teint sombre, sont timides et tellement solitaires que, comme l'écrit Arnaud de Villeneuve, ils ne supportent pas la compagnie, ils rêvent constamment de tombeaux et de morts, et s'imaginent ensorcelés ou morts [119] ; dans les cas extrêmes, ils croient entendre des bruits horribles, ils voient des hommes noirs, parlent avec eux et conversent familièrement avec des démons, ainsi que d'autres chimères et visions tout aussi étranges [120] ; ils imaginent aussi qu'ils sont possédés, que quelqu'un leur parle, ou parle en eux. Ces mélancoliques sont souvent possédés [121]. Valescus de Tarente avait, parmi ses patients, une femme dans ce genre, qui croyait avoir affaire au diable toutes les nuits [122] , et Gentile da Foligno rapporte qu'il avait un ami mélancolique qui se croyait toujours suivi par un homme noir ressemblant à un soldat [123] . Du Laurens mentionne nombre de récits semblables concernant des personnes qui se croyaient ensorcelées par leurs ennemis, et d'autres qui refusaient de manger de la viande parce que c'était de la chair morte [124] . En 1550, un avocat de Paris fut pris d'une telle crise de mélancolie qu'il se crut réellement mort, personne ne parvint à le persuader du contraire ni à le faire boire ou manger jusqu'au moment où un de ses parents, un universitaire de Bourges, mangea devant lui, déguisé en cadavre [125] . Cette histoire, raconte Serres, fut mise en scène dans une comédie qui fut jouée devant Charles IX [126] . Certaines de ces personnes se prennent pour des bêtes, des loups, des cochons et crient comme des chiens ou des renards, braient comme des ânes et meuglent comme des vaches, à la manière des filles du roi Prætus, explique Hildesheim, qui cite l'exemple d'un baron allemand qui souffrait de cette maladie [127] ; Trincavelli cite un autre exemple, celui d'un noble de son pays qui se prenait réellement pour une bête, et imitait les cris de différents animaux [128] , et qui présentait bien d'autres symptômes qui tous correspondaient tout à fait à ce type de mélancolie.

     Si la mélancolie est due à ces quatre humeurs, ou esprits vitaux, en diverses proportions, ajoute Hercule de Saxonie [129] , selon la chaleur, le froid, le sec, l'humide, le sombre, la confusion, le calme, la tension, selon qu'il s'agit d'une cause matérielle ou immatérielle, les symptômes seront eux aussi un mélange. L'un s'imaginera être un géant, l'autre un nain; l'un sera aussi lourd que du plomb, l'autre aussi léger qu'une plume. Marcello Donati, citant Sénèque, parle d'un certain Seneccio, un homme riche qui était persuadé qu'il était grand, ainsi que tout ce qu'il possédait: une grande épouse, de grands chevaux; il ne supportait pas ce qui était petit; les gobelets dans lesquels il buvait étaient grands, ses culottes étaient grandes et ses immenses chaussures étaient plus grandes que ses pieds [130] . Il en est de même chez cette femme dont parle Alexandre de Tralles, laquelle imaginait pouvoir secouer le monde entier avec un doigt, et craignait de serrer ses mains l'une contre l'autre de peur d'écraser le monde comme on écrase une pomme [131] ; et chez cet homme dont parle Galien, qui se prenait pour Atlas et soutenait les cieux avec ses épaules [132] . Un autre se croit suffisamment petit pour passer par un trou de souris; un autre pense que le ciel va lui tomber sur la tête; un troisième se prend pour un coq; citons encore l'homme que Guaineri dit avoir vu à Padoue, qui frappait ses mains l'une contre l'autre et lançait un cocorico [133] . L'un se prend pour un rossignol et n'arrête donc pas de chanter toute la nuit [134] ; un autre s'imagine en verre, qu'il est une carafe, et interdit en conséquence qu'on s'approche de lui; c'est Du Laurens qui a vu ce dernier en France et il certifie que l'histoire est vraie [135] . Cristóbal de Vega [136] , Schenck [137]  & Marcello Donati [138]  citent de nombreux exemples semblables et, parmi ceux-ci, celui d'un boulanger de Ferrare qui se croyait en beurre et n'osait pas s'asseoir au soleil ou s'approcher d'un feu de peur de fondre [139] ; celui d'un autre qui croyait être une malle en cuir, pleine de vent. Certains rient, d'autres pleurent, certains sont fous, d'autres abattus, moroses, pleins d'anxiété, certains de façon chronique, d'autres subissent des crises, &c. Certains ont l'ouïe corrompue et croient entendre de la musique ou quelque horrible bruit qu'invente leur imagination, d'autres ont la vue corrompue, d'autres encore, l'odorat; ces sens sont affectés différemment. Louis XI s'imaginait que tout ce qui l'entourait puait et tous les parfums merveilleux qu'on lui obtenait n'y changeaient rien, il continuait à sentir la puanteur [140]. Du Laurens mentionne un poète français mélancolique auquel, parce qu'il avait été frappé d'une fièvre qui l'empêchait de dormir, ses médecins prescrivirent un onguent de peuplier dont il devait se frictionner les tempes; cependant, l'odeur lui déplut tellement que, pendant des années, il imagina que ceux qui s'approchaient de lui dégageaient la même odeur et il ordonnait à tous de lui parler à distance ou de changer de vêtements parce qu'il croyait reconnaître cet onguent sur eux; il était par ailleurs fort avisé et sage et tenait des propos sensés, excepté sur ce point [141] . Un gentilhomme du Limousin, nous rapporte Antoine du Verdier, qui avait été frappé par hasard à la jambe par un sanglier, eut tellement peur qu'il était persuadé de n'avoir qu'une seule jambe; personne ne put le convaincre que la jambe en question était intacte (il était par ailleurs très bien portant) jusqu'à ce que deux franciscains qui passaient par là parviennent à le débarrasser de son idée [142] . Mais nous avons entendu suffisamment de contes.
 
 

E N G L I S H   V E R S I O N

Particular Symptoms from the influence of Stars, parts of the Body, and Humours

Some men have peculiar symptoms, according to their temperament and crasis [constitution], which they had from the stars and those celestial influences, variety of wits and dispositions, as Anthony Zara contends, Anat. ingen. sect. 1. memb. 11. 12, 13, 14, plurimum irritant influentiæ cœlestes, unde cientur animi ægritudines et morbi corporum. One saith, diverse diseases of the body and mind proceed from their influences, as I have already proved out of Ptolemy, Pontanus, Lemnius, Cardan, and others, as they are principal significators of manners, diseases, mutually irradiated, or lords of the geniture, &c. Ptolomeus in his centiloquy, Hermes, or whosoever else the author of that tract, attributes all these symptoms, which are in melancholy men, to celestial influences; which opinion, Mercurialis de affect. lib. cap. 10. rejects; but, as I say, Jovianus Pontanus and others stiffly defend. That some are solitary, dull, heavy, churlish; some again blithe, buxom, light, and merry, they ascribe wholly to the stars. As if Saturn be predominant in his nativity, and cause melancholy in his temperature, then he shall be very austere, sullen, churlish, black of colour, profound in his cogitations, full of cares, miseries, and discontents, sad and fearful, always silent, solitary, still delighting in husbandry, in woods, orchards, gardens, rivers, ponds, pools, dark walks and close: Cogitationes sunt velle ædificare, velle arbores plantare, agros colere, &c. To catch birds, fishes, &c., still contriving and musing of such matters. If Jupiter domineers, they are more ambitious, still meditating of kingdoms, magistracies, offices, honours, or that they are princes, potentates, and how they would carry themselves, &c. If Mars, they are all for wars, brave combats, monomachies, testy, choleric, harebrain, rash, furious, and violent in their actions. They will feign themselves victors, commanders, are passionate and satirical in their speeches, great braggers, ruddy of colour. And though they be poor in show, vile and base, yet like Telephus and Peleus in the poet, Ampullas jactant et sesquipedalia verba, "forget their swelling and gigantic words," their mouths are full of myriads, and tetrarchs at their tongues' end. If the sun, they will be lords, emperors, in conceit at least, and monarchs, give offices, honours, &c. If Venus, they are still courting of their mistresses, and most apt to love, amorously given, they seem to hear music, plays, see fine pictures, dancers, merriments, and the like. Ever in love, and dote on all they see. Mercurialists are solitary, much in contemplation, subtile, poets, philosophers, and musing most part about such matters. If the moon have a hand, they are all for peregrinations, sea voyages, much affected with travels, to discourse, read, meditate of such things; wandering in their thoughts, diverse, much delighting in waters, to fish, fowl, &c.

But the most immediate symptoms proceed from the temperature itself; and the organical parts, as head, liver, spleen, meseraic veins, heart, womb, stomach, &c., and most especially from distemperature of spirits (which, as Hercules de Saxonia contends, are wholly immaterial), or from the four humours in those seats, whether they be hot or cold, natural, unnatural, innate or adventitious, intended or remitted, simple or mixed, their diverse mixtures, and several adustions, combinations, which may be as diversely varied, as those four first qualities in Clavius, and produce as many several symptoms and monstrous fictions as wine doth effect, which as Andreas Bachius observes, lib. 3. de vino, cap. 20. are infinite. Of greater note be these.

If it be natural melancholy, as Lod. Mercatus, lib. 1. cap. 17. de melan. T. Bright, c. 16. hath largely described, either of the spleen, or of the veins, faulty by excess of quantity, or thickness of substance, it is a cold and dry humour, as Montanus affirms, consil. 26. the parties are sad, timorous and fearful. Prosper Calenus, in his book de atra bile, will have them to be more stupid than ordinary, cold, heavy, dull, solitary, sluggish; Si multam atram bilem et frigidam habent. Hercules de Saxonia, c. 19. l. 7. "holds these that are naturally melancholy, to be of a leaden colour or black," and so doth Guianerius, c. 3. tract. 15. and such as think themselves dead many times, or that they see, talk with black men, dead men, spirits and goblins frequently, if it be in excess. These symptoms vary according to the mixture of those four humours adust, which is unnatural melancholy. For as Trallianus hath written, cap. 16, l. 7. "Thre is not one cause of this melancholy, nor one humour which begets, but diverse diversely intermixed, from whence proceeds this variety of symptoms:" and those varying again as they are hot or cold. "Cold melancholy (saith Benedic. Vittorius Faventinus pract. mag.) is a cause of dotage, and more mild symptoms; if hot or more adust, of more violent passions, and furies." Fracastorius, l. 2. de intellect, will have us to consider well of it, "with what kind of melancholy every one is troubled, for it much avails to know it; one is enraged by fervent heat, another is possessed by sad and cold; one is fearful, shamefaced; the other impudent and bold; as Ajax, Arma rapit superosque furens in prœlia poscit: quite mad or tending to madness: Nunc hos, nunc impetit illos. Bellerophon on the other side, solis errat male sanus in agris, wanders alone in the woods; one despairs, weeps, and is weary of his life, another laughs, &c. All which variety is produced from the several degrees of heat and cold, which Hercules de Saxonia will have wholly proceed from the distemperature of spirits alone, animal especially, and those immaterial, the next and immediate causes of melancholy, as they are hot, cold, dry, moist, and from their agitation proceeds that diversity of symptoms, which he reckons up in the thirteenth chap. of his Tract of Melancholy, and that largely through every part. Others will have them come from the diverse adustion of the four humours, which in this unnatural melancholy, by corruption of blood, adust choler, or melancholy natural, "by excessive distemper of heat turned, in comparison of the natural, into a sharp lye by force of adustion, cause, according to the diversity of their matter, diverse and strange symptoms," which T. Bright reckons up in his following chapter. So doth Arculanus, according to the four principal humours adust, and many others.

For example, if it proceed from phlegm (which is seldom and not so frequently as the rest), it stirs up dull symptoms, and a kind of stupidity, or impassionate hurt: they are sleepy, saith Savanarola, dull, slow, cold, blockish, ass-like, Asininam melancholicam, Melancthon calls it, "they are much given to weeping and delight in waters, ponds, pools, rivers, fishing, fowling," &c. (Arnoldus, breviar. 1. cap. 18.) They are pale of colour, slothful, apt to sleep, heavy; much troubled with head-ache, continual meditation, and muttering to themselves; they dream of waters, that they are in danger of drowning, and fear such things, Rhasis. They are fatter than others that are melancholy, of a muddy complexion, apter to spit, sleep, more troubled with rheum than the rest, and have their eyes still fixed on the ground. Such a patient had Hercules de Saxonia, a widow in Venice, that was fat and very sleepy still; Christophorus a Vega another affected in the same sort. If it be inveterate or violent, the symptoms are more evident, they plainly denote and are ridiculous to others, in all their gestures, actions, speeches; imagining impossibilities, as he in Christophorus a Vega, that thought he was a tun of wine, and that Siennois, that resolved within himself not to piss, for fear he should drown all the town.

If it proceed from blood adust, or that there be a mixture of blood in it, "such as are commonly ruddy of complexion, and high-coloured," according to Salust Salvianus, and Hercules de Saxonia. And as Savanarola, Vittorius Faventinus Emper. farther adds, "the veins of their eyes be red, as well as their faces." They are much inclined to laughter, witty and merry, conceited in discourse, pleasant, if they be not far gone, much given to music, dancing, and to be in women's company. They meditate wholly on such things, and think they see or hear plays, dancing, and such-like sports (free from all fear and sorrow, as Hercules de Saxonia supposeth). If they be more strongly possessed with this kind of melancholy, Arnoldus adds, Breviar., lib. 1. cap. 18., like him of Argos in the Poet, that sate laughing all day long, as if he had been at a theatre. Such another is mentioned by Aristotle, living at Abydos, a town of Asia Minor, that would sit after the same fashion, as if he had been upon a stage, and sometimes act himself; now clap his hands, suck laugh, as if he had been well pleased with the sight. Woltius relates of a country fellow called Brunsellius, subject to this humour, "that being by chance at a sermon, saw a woman fall off from a form half asleep, at which object most of the company laughed, but he for his part was so much moved, that for three whole days after he did nothing but laugh, by which means he was much weakened, and worse a long time following." Such a one was old Sophocles, and Democritus himself had hilare delirium, much in this vein. Laurentius, cap. 3. de melan. thinks this kind of melancholy, which is a little adust with some mixture of blood, to be that which Aristotle meant, when he said melancholy men of all others are most witty, which causeth many times a divine ravishment, and a kind of enthusiasmus, which stirreth them up to be excellent philosophers, poets, prophets, &c. Mercurialis consil. 110. gives instance in a young man his patient, sanguine melancholy, "of a great wit, and excellently learned."

If it arise from choler adust, they are bold and impudent, and of a more harebrain disposition, apt to quarrel, and think of such things, battles, combats, and their manhood, furious; impatient in discourse, stiff, irrefragable and prodigious in their tenets; and if they be moved, most violent, outrageous, ready to disgrace, provoke any, to kill themselves and others; Arnoldus adds, stark mad by fits, "they sleep little, their urine is subtile and fiery. (Guinarerius.) In their fits you shall hear them speak all manner of languages, Hebrew, Greek, and Latin, that never were taught or knew them before." Apponensis in com. in Pro. sec. 30. speaks of a mad woman that spake excellent good Latin: and Rhasis knew another, that could prophesy in her fit, and foretel things truly to come. Guianerius had a patient could make Latin verses when the moon was combust, otherwise illiterate. Avicenna and some of his adherents will have these symptoms, when they happen, to proceed from the devil, and that they are rather dæmoniaci, possessed, than mad or melancholy, or both together, as Jason Pratensis thinks, Immiscent se mali genii, &c., but most ascribe it to the humour, which opinion Montaltus, cap. 21. stiffly maintains, confuting Avicenna and the rest, referring it wholly to the quality and disposition of the humour and subject. Cardan de rerum var. lib. 8. cap. 10. holds these men of all others fit to be assassins, bold, hardy, fierce, and adventurous, to undertake any thing by reason of their choler adust. "This humour, says he, prepares them to endure death itself and all manner of torments with invincible courage, and 'tis a wonder to see with what alacrity they will undergo such tortures," ut supra naturam res videatur: he ascribes this generosity, fury, or rather stupidity, to this adustion of choler and melancholy: but I take these rather to be mad or desperate, than properly melancholy: for commonly this humour so adust and hot, degenerates into madness.

If it come from melancholy itself adust, those men, saith Avicenna, "are usually sad and solitary, and that continually, and in excess, more than ordinarily suspicious, more fearful, and have long, sore, and most corrupt imaginations;" cold and black, bashful, and so solitary, that as Arnoldus writes, "they will endure no company, they dream of graves still, and dead men, and think themselves bewitched or dead:" if it be extreme, they think they hear hideous noises, see and talk "with black men, and converse familiarly with devils, and such strange chimeras and visions" (Gordonius), or that they are possessed by them, that somebody talks to them, or within them. Tales melancholici plerumque dæmoniaci, Montaltus, consil. 26. ex Avicennna. Valescus de Taranta had such a woman in cure, "that thought she had to do with the devil:" and Gentilis Fulgosus quæst 55. writes that he had a melancholy friend, that "had a black man in the likeness of a soldier" still following him wheresoever he was. Laurentius, cap. 7., hath many stories of such as have thought themselves bewitched by their enemies; and some that would eat no meat as being dead. Anno 1550 an advocate of Paris fell into such a melancholy fit, that he believed verily he was dead, he could not be persuaded otherwise, or to eat or drink, till a kinsman of his, a scholar of Bourges, did eat before him dressed like a corse. The story, saith Serres, was acted in a comedy before Charles the Ninth. Some think they are beasts, wolves, hogs, and cry like dogs, foxes, bray like asses, and low like kine, as King Prætus' daughters. Hildesheim, spicel. 2. de mania, hath an example of a Dutch baron so affected, and Trincavellius, lib. 1. consil. 11., another of a nobleman in his country, "that thought he was certainly a beast, and would imitate most of their voices," with many such symptoms, which may properly be reduced to this kind.

If it proceed from the several combinations of these four humours, or spirits, Herc. de Saxon. adds hot, cold, dry, moist, dark, confused, settled, constringed, as it participates of matter, or is without matter, the symptoms are likewise mixed. One thinks himself a giant, another a dwarf; one is heavy as lead, another is as light as a feather. Marcellus Donatus, l. 2. cap. 41. makes mention out of Seneca, of one Senecchio, a rich man, "that thought himself and every thing else he had, great: great wife, great horses, could not abide little things, but would have great pots to drink in, great hose, and great shoes bigger than his feet." Like her in Trallianus, that supposed she "could shake all the world with her finger," and was afraid to clinch her hand together, lest she should crush the world like an apple in pieces: or him in Galen, that thought he was Atlas, and sustained heaven with his shoulders. Another thinks himself so little, that he can creep into a mouse-hole: one fears heaven will fall on his head: a second is a cock; and such a one, Guianerius saith he saw at Padua, that would clap his hands together and crow. Another thinks he is a nightingale, and therefore sings all the night long; another he is all glass, a pitcher, and will therefore let nobody come near him, and such a one Laurentius gives out upon his credit, that he knew in France. Christophorus a Vega, cap. 3., l. 14., Skenckius and Marcellus Donatus, l. 2. cap. 1. have many such examples, and one amongst the rest of a baker in Ferrara, that thought he was composed of butter, and durst not sit in the sun, or come near the fire for fear of being melted: of another that thought he was a case of leather, stuffed with wind. Some laugh, weep; some are mad, some dejected, moped, in much agony, some by fits, others continuate, &c. Some have a corrupt ear, they think they hear music, or some hideous noise as their phantasy conceives, corrupt eyes, some smelling: some one sense, some another. Lewis the Eleventh had a conceit every thing did stink about him, all the odoriferous perfumes they could get, would not ease him, but still he smelled a filthy stink. A melancholy French poet in Laurentius being sick of a fever, and troubled with waking, by his physicians was appointed to use ungentum populeum to anoint his temples; but he so distasted the smell of it, that for many years after, all that came near him he imagined to scent of it, and would let no man talk with him but aloof off, or wear any new clothes, because he thought still they smelled of it; in all other things wise and discreet, he would talk sensibly, save only in this. A gentleman in Limousin, saith Anthony Verdeur, was persuaded he had but one leg, affrighted by a wild boar, that by chance struck him on the leg; he could not be satisfied his leg was sound (in all other things well) until two Franciscans by chance coming that way, fully removed him from the conceit. Sed abunde fabularum audivimus,-- enough of story-telling.



[*]  Burton a noté l'heure et la date de sa naissance dans l'exemplaire qu'il possédait des Ephemerides de Joannes Stadius (Cologne, 1581). Son thème astral se trouve dans un volume contenant Quadripartum Iudiciorum de Ptolémée (Paris, 1519), Proaedeumata Aphoristica de John Dee (Londres, 1558) et Brevis et Perspicua Iudicandi Genituras (Londres, 1558). Ce volume est décrit en détail par J.B. Bamborough dans "Robert Burton's Astrological Notebook" (Review of English Studies 32, 1981, pp. 267-285). On peut aussi trouver une analyse du thème astral de Burton dans E. Patricia Vicari, "Saturn Culminating, Mars Ascending: the Fortunate/Unfortunate Horoscope of Robert Burton" (in Familiar Colloquy: Essays Presented to Arthur Edward Baker, édité par Patricia Brückmann, Ontario, Oberon Press, 1978, pp. 96-112). « Texte

[i]  [Lettres, Let. 142.] « Texte

[ii]  [Cicéron: Plaidoyer pour Q. Ligarius, 1.] « Texte

[iii]  [Juvénal: Satires, Liv. 7, Vers 51-52.] « Texte

[iv]  Ecclésiaste, 12:12. « Texte

[v]  Les eunuques produisent des livres, les bréhaignes engendrent. [Andreæ: Menippus.] « Texte

[vi]  Dr King, très révérend évêque de Londres, décédé il y a peu: préface aux commentaires sur le Livre de Jonas. « Texte

[vii]  Les hommes affamés de gloire accumulent des matériaux de toute provenance afin de prouver leur érudition. Buchanan: [Histoire d'Écosse, Liv. 1]. « Texte

[viii]  [Horace: Épîtres, Liv. 2, Ép. 1, Vers 117.] « Texte

[ix]  Justus Baronio: [Præscriptiones adversus hæreticos]. « Texte

[x]  J. J. Scaliger: [Confutatio stultissimæ Burdonum fabulæ]. « Texte

[xi]  [Andreæ: Menippus, Dial. 31.] « Texte

[xii]  [Exotericæ exercitationes], Exerc. 228. « Texte

[xiii]  [Andreæ: Menippus, Dial. 31.] « Texte

[xiv]  [Andreæ: Menippus, Dial. 39.] « Texte

[xv]  Bibliotheca universalis, préface. « Texte

[xvi]  [Andreæ: Menippus, Dial. 31] « Texte

[xvii]  [Alciat]: Lettre, en préface à Historiæ sui temporis. « Texte

[xviii]  Plaute: [La Comédie de la marmite, Acte 2, Scène 4, Vers 321]. [Trois lettres comme dans v o l; fur, en latin, signifie voleur, jeu de mots sur homme de lettres.] « Texte

[xix]  Je pue le Démocrite à plein nez. [Cornelius Agrippa: Déclaration sur l'incertitude, vanité et abus des sciences]. « Texte

[xx]  Les bibliothèques sont moins pleines que les égouts. « Texte

[xxi]  [Martial: Épigrammes, Liv. 12, Épigr. 61, Vers 10.] « Texte

[xxii]  Tout ce qu'habillent les écrits insipides. [Horace: Épîtres, Liv. 2, Ép. 1, Vers 270.] « Texte

[xxiii]  Confutatio stultissimæ Burdonum fabulæ, "Lettre à Patisson". « Texte

[xxiv]  [Confutatio stultissimæ Burdonum fabulæ, "Epistola adversus barbarum, ineptum, & indoctum poema... ad Mamertum Patisonem", cité par Heins: Hercules tuam fidem.] « Texte

[xxv]  Ausone: [Églogues, "Drepanio Filio"], "Pacatus", [1, 5]. « Texte

[xxvi]  [Scaliger: "Confutatio stultissimæ Burdonum fabulæ", in Heins: Hercules tuam fidem.] « Texte

[1]  [Disputation contre l'astrologie.] « Texte

[2]  [Astrologia ratione et experientia refutata.] « Texte

[3]  [Defensio libelli Hieronymi Savonarolæ de astrologia divinatrice.] « Texte

[4]  [A Treatise Against Judicial Astrology.] « Texte

[5]  Défense de l'astrologie contre Pic de la Mirandole. « Texte

[6]  [De astronomiæ veritate dialogus.] « Texte

[7]  [Artis divinatricis quam astrologiam seu judicariam vocant encomia et patrocinia.] « Texte

[8]  [Apologeticus pro astromantia discursus & Acroteleution astronomicum.] « Texte

[9]  [Parthenios de Nicée: Souffrances de l'amour.] « Texte

[10]  Les astres gouvernent les hommes & Dieu gouverne les astres. [Proverbe.] « Texte

[11]  [Adage cité par Thomas d'Aquin et Albert le Grand.] « Texte

[12]  Introductiones apotelesmaticæ in physiognomiam, Liv. 5. « Texte

[13]  Leur mouvement, leur lumière et leur influence. Tomasso de Vio Cajetan: Psalmi Davidi ad Hebraicam castigati, commentaires sur le Psaume 104. « Texte

[14]  John Dee: Aphorismes, Aphor. 11. « Texte

[15]  De podagricis et ejus speciebus, [1]. « Texte

[16]  La position des astres est en cause: & l'influence du ciel entraîne cette maladie[Paracelse: De morbis amentium, Tract. 1, Chap. 4.] Et ailleurs: La cause de la maladie doit être cherchée dans le ciel. « Texte

[17]  Conjonction de Saturne & de Jupiter dans la Balance, conjonction de Mars & de la Lune dans la Vierge. Livre de l'âme, chapitre sur les humeurs. « Texte

[18]  † De rebus cælestibus, Liv. 10, Chap. 13. « Texte

[19]  De rebus cælestibus. « Texte

[20]  De rebus cælestibus. « Texte

[21]  De rebus cælestibus. « Texte

[22]  [Brevis et perspicua ratio.] « Texte

[23]  [Commentaires sur le Quadripartitum de Ptolémée.] « Texte

[24]  [Brevis et perspicua ratio.] « Texte

[25]  [De rebus cælestibus.] « Texte

[26]  † Astrologiæ methodus, Chap. 33. « Texte

[27]  † De judiciis nativitatum, Liv. 1, Chap. 8. « Texte

[28]  Le Centiloque & le Quadripartitum de Ptolémée attribuent tous les symptômes mélancoliques à l'influence des astres. « Texte

[29]  [Speculum astrologiæ.] « Texte

[30]  [Introductio in physicam judiciarum.] « Texte

[31]  Il faut y ajouter les effets des astres. Μικροτεχνη. Les influences célestes incitent et provoquent avec force. Velcurio: Commentarii in universam physicam Aristotelis, Liv. 4, Chap. 15. « Texte

[32]  † Apoplexiæcum suis causis, préface. « Texte

[33]  [De sanitate tuenda, Liv. 1, Chap. 3.] « Texte

[34]  [De triplici vita, "De sanitate studiosorum tuenda".] « Texte

[35]  Hildesheim: De cerebri et capitis morbis internis, Spicel. 2, "De la mélancolie". « Texte

[36]  † Magia naturalis, Liv. 1, Chap. 11, 13 & 15. « Texte

[37]  De exemplis centum geniturarum. « Texte

[38]  † Horarum natalium, Cent. 2, Genit. 6 & 7. « Texte

[39]  † Astrologiæ methodus, Chap. 33. « Texte

[40]  † Tractatus astrologicus, "De Azemenatis", Tract. 6. « Texte

[41]  [Chiromantiæ theorica, practica.] [Il ne s'agit pas ici du mathématicien Christoph Rothmann, mais de Johann Rothmann.] « Texte

[42]  [Physiognomonia cælestis.] « Texte

[43]  Johann von Hagen: Introductiones apotelesmaticæ in physiognomiam, Chap. 9; Montalto: [Archipathologia], Chap. 22. « Texte

[44]  De physiognomia; Ceux qui ont une petite tête et, le plus souvent, un cerveau et un esprit étroits; Ætius: Tetrabiblos, [2, 2, 29]; ceux qui ont le teint rubicond sont facilement sujets à la mélancolie; [Gratarolo: De physiognomia]; voir aussi Montalto: Chap. 22, tiré de Galien. « Texte

[45]  [Physiognomiques, Liv. 6.] « Texte

[46]  [Canon de la médecine, Liv. 3, Fen. 1, Tract. 4, Chap. 18.] « Texte

[47]  [La Physiognomie, ou les indices que la nature a mis au corps humain...] « Texte

[48]  [De humana physiognomonia.] « Texte

[49]  [Archipathologia, Tract. 4, Chap. 22.] « Texte

[50]  † Anatomia ingeniorum et scientiarum, Sect. 1, Memb. 12 & 13. « Texte

[51]  Opus mathematicum, Liv. 5, Chap. 22, Aphorismes 78 & 100. « Texte

[52]  † Uranoscopia, chiroscopia & metoposcopia, Chap. 5, "Chiroscopia"; [en fait Taisnier: Opus mathematicum, Liv. 5, Chap. 22, Aphorisme 98]. « Texte

[53]  Johann von Hagen: Introductiones apotelesmaticæ in physiognomiam, Liv. 1. « Texte

[54]  Physiognomonia cælestis, [Liv. 5], Chap. 10. « Texte

[55]  Car telle est l'humeur du cour. Physiognomonia cælestis, Liv. 5, Chap. 14. « Texte

[56]  † Ma vie [& De la variété des choses, Liv. 8, Chap. 48]. « Texte

[57]  † Anatomia ingeniorum et scientiarum, Sect. 1, Membres 11, 12, 13, 14. « Texte

[58]  Velcurio: [Commentarii in universam physicam Aristotelis], Liv. 4, Chap. 15. « Texte

[59]  Section 2, Membre 1, Subdivision 4. « Texte

[60]  [Medicina practica], † Liv. 1, Chap. 10, "De affectibus capitis". « Texte

[61]  De rebus cælestibus, Liv. 10, Chap. 13. « Texte

[62]  Johann von Hagen: [Introductiones apotelesmaticæ in physiognomiam]; Gockel le Jeune: [Uranoscopia, chiroscopia & metoposcopia]. « Texte

[63]  [Johann von Hagen: Introductiones apotelesmaticæ in physiognomiam.] « Texte

[64]  [Johann von Hagen: Introductiones apotelesmaticæ in physiognomiam.] « Texte

[65]  Horace: L'Art poétique, [Vers 97]. « Texte

[66]  De melancholia tractatus, Tract. 7. « Texte

[67]  Humidité, chaleur, froid, sécheresse. In Sphæram Joannis de Sacro Bosco commentarius, Chap. 1. « Texte

[68]  † De naturali vinorum historia, † Liv. 3, Chap. 20. « Texte

[69]  [De morborum internorum curatione], † Liv. 1, Chap. 17, "De melancholia". « Texte

[70]  [Traité de la mélancolie], † Chap. 16. « Texte

[71]  [Consultationum medicarum], † Cons. 26. « Texte

[72]  [De atra bile commentarium.] « Texte

[73]  [Practica], † Tract. 15, Chap. 3. « Texte

[74]  Elles sont stupides et solitaires. [Pantheum medicinæ selectum], † Liv. 1, Chap. 16. « Texte

[75]  [Médecine], † Liv. 1, Chap. 16. « Texte

[76]  L'humeur froide provoque le délire, l'humeur chaude la fureur.Practicæ Magnæ. « Texte

[77]  † Turrius, Liv. 2. « Texte

[78]  [Turrius, Liv. 2.] « Texte

[79]  [Homère: Iliade, Liv. 6, Vers 202.] « Texte

[80]  De melancholia tractatus, Chap 7-8. « Texte

[81]  Les symptômes de la mélancolie sont dus à la dyscrasie et à l'agitation des esprits immatériels.De melancholia tractatus, Chap 13. « Texte

[82]  T. Bright: Traité de la mélancolie, Chap. 16. « Texte

[83]  Exposition du 9e livre de l'Almansor, Chap. 16. « Texte

[84]  T. Bright: [Traité de la mélancolie], Chap. 16. « Texte

[85]  Practica major, [Tract. 6, Chap. 1, Rubr. 11]. « Texte

[86]  Livre de l'âme, "Des humeurs". « Texte

[87]  † Arnaud de Villeneuve: Breviarum practicæ, Brev. 1, Chap. 18, ["De mania & melancholia", Feuillet 1093 D]. « Texte

[88]  Hercule de Saxonie: [Pantheum medicinæ selectum]. « Texte

[89]  Savonarole: [Practica major, "Des humeurs"]. « Texte

[90]  Ils craignent de voir les murs s'écrouler sur eux ou de se noyer, avec torpeur et paresse; ces hommes aiment les rivières. † Rhazès: [Continens]. Alexandre de Tralles: [Médecine], Liv. 1, Chap. 16. « Texte

[91]  Très souvent somnolents, endormis. [Hercule de Saxonie: Pantheum medicinæ selectum], Liv. 1, Chap. 16. « Texte

[92]  [Pantheum medicinæ selectum.] « Texte

[93]  [Liber de arte medendi.] « Texte

[94]  Du Laurens: [Des maladies mélancoliques, Part. 2, Chap. 8]. « Texte

[95]  [Variarum lectionum de re medica], Chap. 6, "De melancholia". « Texte

[96]  † Medicatio empirica singulorum morborum. « Texte

[97]  Ce qui vient d'une consommation exagérée de vin et d'aromates & de bains trop fréquents. Et de l'habitude de rester au soleil. [G. M. Savonarole: Practica major, Tract. 6, Chap. 1, Rubr. 11.] Alexandre de Tralles: [Médecine], Liv. 1, Chap. 16. « Texte

[98]  [Arnaud de Villeneuve: Breviarum practicæ.] « Texte

[99]  De melancholia tractatus, Chap. 2 « Texte

[100]  † Breviarum practicæ, Liv. 1, Chap. 18, ["De mania & melancholia", Feuillet 1093 C]. « Texte

[101]  Il y avait à Argos un homme de bonne naissance, &c. Horace: Épîtres, Liv. 2, [Ép. 2, Vers 128-140]. « Texte

[102]  [Pseudo-Aristote]: De mirabilibus auscultationibus, [Let. 31], "À un habitant d'Abydos". « Texte

[103]  Plaisante aliénation. « Texte

[104]  [Des maladies mélancoliques, Part. 2], † Chap. 3. « Texte

[105]  [Problèmes, Problème 30.] « Texte

[106]  [Liber responsorum et consultationum medicinalium], † Cons. 110. « Texte

[107]  S'il s'agit de bile ils sont délirants, enclins à la destruction d'eux-mêmes et des autres, et s'imaginent en train de combattre. [Arnaud de Villeneuve: Breviarum practicæ, Liv. 1, Chap. 18, "De mania & melancholia", Feuillet 1093 C.] « Texte

[108]  † Guaineri: [Practica, Liv. 15, Chap. 3]. « Texte

[109]  † Expositio problematum Aristotelis: Probl. 1, Sec. 30. « Texte

[110]  [Continens, Liv. 1, Tract. 9, Chap. 1.] « Texte

[111]  [Practica], † Tract. 15, Chap. 4. « Texte

[112]  [Canon de la médecine, Liv. 3, Fen. 1, Tract. 4, Chap. 18.] « Texte

[113]  [De cerebri morbis.] « Texte

[114]  [De miraculis occultis naturæ, Liv. 1, Chap. 16.] « Texte

[115]  [Archipathologia, Tract. 4], † Chap. 21. « Texte

[116]  † De la variété des choses, Liv. 8, Chap. 40. « Texte

[117]  [De la variété des choses, Liv. 8, Chap. 40.] « Texte

[118]  [Canon de la médecine.] « Texte

[119]  [Breviarum practicæ, Liv. 1, Chap. 18, "De mania & melancholia", Feuillet 1093 E.] « Texte

[120]  † Bernard de Gordon: [La Pratique, qui s'appelle Fleur de lys en médecine, Liv. 2, Chap. 19]. « Texte

[121]  † Da Monte: [Consultationum medicarum], † Cons. 26, tiré d'Avicenne. « Texte

[122]  [Epitome operis.] « Texte

[123]  [Quæstiones et tractatus extravagantes], † Quest. 55. « Texte

[124]  [Des maladies mélancoliques, Part. 2], † Chap. 7. « Texte

[125]  [Thomas Milles: The treasurie of ancient and modern times], traduit par Antoine du Verdier. « Texte

[126]  [A generall historie of France.] « Texte

[127]  [De cerebri et capitis morbis internis], † Spicel. 2, "De mania". « Texte

[128]  Un baron qui meuglait comme un bouf & brayait comme un âne & imitait les cris d'autres animaux. [Consilia], † Liv. 1, Cons. 11. « Texte

[129]  [De melancholia tractatus.] « Texte

[130]  [De medica historia mirabili], † Liv. 2, Chap. 1. « Texte

[131]  [Médecine], Liv. 1, Chap. 16. « Texte

[132]  D'autres ont peur que le ciel tombe. [Des lieux affectés, Liv. 3, Chap. 7.] « Texte

[133]  L'un se prenait pour un coq, un autre se croyait aveugle. [Practica], † Tract. 15, Chap. 1. « Texte

[134]  Alexandre de Tralles: [Médecine, Liv. 1, Chap. 16]. « Texte

[135]  [Des maladies mélancoliques, Part. 2], Chap. 7, "De melancholia". « Texte

[136]  [Liber de arte medendi], † Liv. 3, [Sect. 2] Chap. 14. « Texte

[137]  [Observationum medicarum.] « Texte

[138]  [De medica historia mirabili], † Liv. 2, Chap. 1. « Texte

[139]  [Du Laurens: Des maladies mélancoliques, Part. 2, Chap. 7.] « Texte

[140]  [Thomas Milles: The treasurie of ancient and modern times, Liv. 2, Chap. 14], traduit par Antoine du Verdier. « Texte

[141]  [Des maladies mélancoliques, Part. 2], Chap. 7. « Texte

[142]  [Thomas Milles: The treasurie of ancient and modern times, Liv. 5, Chap. 26.] « Texte



Référence de la page :
Robert Burton (1577-1640) et l'Astrologie
(Extraits de son Anatomie de la Mélancolie)
(Traduction Bernard Hoepffner)
http://cura.free.fr/docum/06burton.html
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