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Méthodes de Pronostic en Astrologie : L'exemple des Directions Primaires
par Hervé Delboy



1. Introduction

Les directions primaires (DP) font partie du corpus de l'astrologie ayant trait aux méthodes prévisionnelles. Elles sont basées sur l'étude du mouvement apparent des astres dans les 6 heures suivant la naissance et consistent à observer certains aspects (plus précisément certaines distances angulaires entre 2 points marquants -planètes ou axes, cf. infra-) en les rapportant à des époques ultérieures d'un individu par le biais d'une correspondance entre le nombre de degrés de l'arc délimité par le mouvement diurne et le nombre d'années de vie. Nous cernerons mieux les DP en resituant leur étude dans un contexte historique. L’astrologue A. Barbault, dans sa Prévision de l’avenir par l’astrologie [1] , évoque les DP en premier dans son chapitre 3, consacré aux techniques traditionnelles de la prévision. Il nous en indique la source originale : le Tetrabiblos [2] de Ptolémée (chapitres 11 à 15). En fait, on peut être plus précis en situant au livre III ces chapitres. Curieusement, le chapitre précédant immédiatement ceux concernant les DP, c’est-à-dire le chapitre 10, s’intitule " De la durée de la vie ". Laissons Ptolémée en parler :

"... cette doctrine, toutefois, n’est ni simple ni facile ... celle qui se fonde le mieux sous les raisons naturelles est celle qui se tire de l’aphète [3]  et de l’anérète." [4]

Dans le chapitre 11, Ptolémée insiste sur l’ascendant ou horoscope (point qui se lève à l’horizon), considéré de 5° sur l’horizon jusqu’aux 25 autres degrés (il s’agit donc d’une portion d’espace et pas d’un point ou d’un angle singulier). Il préconise aussi le MC (Medium coeli ou milieu-du-ciel : MC), point que le soleil atteint au midi vrai d’un certain lieu. Il tient même le MC pour plus " puissant " que l’AS et n’attache d’importance qu’aux astres situés au-dessus de l’horizon. Le Soleil est considéré après , puis vient la Lune. Le chapitre 14 a ceci d’intéressant qu’il envisage le sens du mouvement des points marquants considéré dans l’ordre des signes du zodiaque (le sens inverse des aiguilles d’une montre) ou dans le sens inverse, définissant ainsi une idée très importante, à savoir ce que l’on appelle les directions directes (sens inverse des aiguilles) ou les directions converses (même sens). Ptolémée invite, ce faisant, à observer soigneusement les " lieux des planètes maléfiques ", que la tradition rattache à Mars et Saturne, surtout dans le lieu de carré (distance angulaire de 90° séparant 2 points marquants) et d’opposition (distance angulaire de 180°). Il mentionne aussi la distance angulaire de 60° (sextil de la tradition) ce qui paraît déjà plus étonnant puisque le sextil est habituellement considéré comme un angle " favorable ". En fait, il va même jusqu’à évoquer le trigone ce qui est encore plus étonnant puisque cette distance angulaire (120°) est censée être parmi les plus " heureuses " et coïncider avec des événements favorables à un individu. C’est au chapitre 15 que Ptolémée s’arrête plus longuement sur le nombre des années de vie qui, nous dit-il,

" se tire de l’intervalle qui est entre le lieu aphélique et le lieu anérète."

A partir de là commence réellement à se dessiner le concept de direction [5]  primaire (DP) par l’introduction de la notion de mouvement diurne. En effet, Ptolémée indique clairement que cet intervalle entre ces deux lieux ne peut être simplement déduit de la différence d’ascension oblique [6] . Par là, Ptolémée considère les directions prises en AR (en ascension droite). Il développe ensuite directement le sujet en écrivant :

" savoir en combien de temps sur les degrés de l’équateur la Planète qui suit arrivera à la position occupée à la naissance par la Planète qui précède, ou en aspect de celle-ci..."

et de préciser que :

" ... Le temps de chaque degré équatorial a la valeur d’une année solaire "

ceci nous renseignant sur la correspondance entre les degrés comptés pour une distance angulaire et les années de vie [7] . Toujours au même chapitre, il s’appuie sur un exemple pour finir d’ériger ainsi de façon systématisée les DP puis débute le chapitre 16 par les mots : " Ayant achevé le traité de la durée de la vie... ". Le lecteur intéressé trouvera la technique complète décrite dans le Tetrabiblos. Le procédé décrit par Ptolémée est mathématiquement exact et P. Choisnard -qui était polytechnicien- l’a décrit complètement dans son Langage astral[8] Il est identique à l’un des principaux systèmes de calcul de DP nommées "Placidus". Ce savant italien [9]  a consacré un livre fondamental sur le sujet : Primum Mobile [10]  paru à Padoue en 1657. D’autres systèmes de DP existent, en particulier celui dû à Campanus (XIIIè siècle) et celui dû à Regiomontanus [11] . Il semble qu’en fait, tout comme Placidus, Regiomontanus ne fit pas réellement oeuvre originale puisque la conception de ce procédé reviendrait à un rabbin d’Espagne, Ibn Ezra [12] .
 

Ainsi, venons nous de passer en revue les éléments fondamentaux de notre sujet :

1) Les Anciens admettaient une correspondance entre certains points marquants (pm) d’un thème natal et des propriétés engageant la santé physique d’un individu (tout particulièrement le Soleil, la Lune, le MC et l’AS).

2) Un postulat est posé entre l’équivalence 1° équatorial et 1 année de vie.

3) Le calcul des arcs de directions primaires (DP) entre les éléments du thème (pm) passe par la détermination de segments d’arc de cercle établis en fonction de l’horizon et du méridien (point zénith) du lieu de naissance.

4) La correspondance entre les événements survenus dans la vie d’un individu passe par la détermination de la longueur de l’arc de cercle décrit entre 2 pm considérés ou distance angulaire. Les Anciens admettaient à cet égard des distances angulaires remarquables, certaines étant réputées "bénéfiques" et d’autres "maléfiques". Certaines conjonctions (0°), le sextil (60°) et le trigone (120°) sont considérés comme "bénéfiques". Le carré, l’opposition et d’autres conjonctions (0°) sont considérés comme " maléfiques ". D’autres distances angulaires ont aussi été retenues par certains astrologues, en particulier par Kepler [13]  (1/5 de la circonférence, soit 72° appelé quintil, 2/5 de la circonférence, soit 144° nommé biquintil et 3/8 de la circonférence, soit 135° dénommé sesqui-quadrature). Par ailleurs, Morin de Villefranche, dans son Astrologia Gallica [14]  (1661), nous parle au chapitre X de la portée de l’action bienfaisante et malfaisante des aspects planétaires. Notamment :

"... elle exerce une action malfaisante par l’opposition, par la quadrature et par l’aspect quinconce..."

Le quinconce, quant à lui, renvoie à 150° et apparemment a été différemment interprété par les grands auteurs. On vient de voir que Morin lui attribue des qualités " contraires " mais d’autres lui attribuent des vertus positives...A vrai dire, on ne s’est guère préoccupé de la réalité ou non de toutes ces distances angulaires soi-disant remarquables et aucune étude statistique sérieuse ne leur a vraiment été consacrée. De là, on comprendra que depuis Kepler et Morin, tous les livres publiés sur notre sujet se sont plus ou moins recopiés et il est de fait qu’aucune oeuvre vraiment originale n’a été entreprise depuis lors.
 

2. Intérêt d'une telle étude : Un problème historique

Les considérations que nous venons d’aborder semblent évidemment provenir d’un autre âge. D’après l’histoire des Sciences, elles renvoient à un processus de pensée pré scientifique, à caractère magique, où les nombres étaient considérés comme principe et signification de toute chose. Ainsi se mêlaient très étroitement symbolisme, analogie, mathématiques et astronomie. Il fallut attendre Newton et Lavoisier pour mettre totalement à bas l’édifice érigé par Aristote et Ptolémée...L’astrologie semblait tomber dans les oubliettes du savoir scientifique dès la création de l’académie des Sciences par Colbert à partir de 1699. Les scientifiques ont pu donner l’impression pendant un temps d’avoir beau jeu en affirmant que c’était Colbert lui-même qui avait interdit aux académiciens l’étude et la pratique de l’astrologie. En fait, une thèse de 3ème cycle [15]  remet les choses à leur véritable place : il semble que le rejet de l’astrologie se soit situé dans un cadre beaucoup plus général puisque la théologie et la politique furent aussi écartées de l’académie. O. Faraconi [16]  précise que le divorce d'avec la haute culture à la fin du XVIIe siècle est issu non pas tant de la crise interne à l’astrologie que bien plutôt de l’effondrement de la philosophie naturelle, à savoir l’effondrement de l’aristotélisme désormais supplanté par le triomphe de l’interprétation mécaniste du monde, correspondant à un changement de paradigme [17] . C’est donc, à proprement parler, la nouvelle philosophie et non la Science -à partir de laquelle celle-ci s’est en tout cas bâtie- qui a mis l’astrologie en marge de l’université. On peut également faire référence à P. Thuillier [18]  qui nous indique que les réfutations " scientifiques " n’ont pas été décisives :

"...En fait, cette prétendue science n’a pas été réfutée ; elle est tombée en désuétude. Peut-on cependant invoquer réellement, à l’aube du 3ème millénaire, où nous voyons abonder les astrologues, que : ... moins on est capable de dominer techniquement les forces extérieures, plus on a tendance à recourir à des moyens extra-techniques ?"

Le problème, pour nous est donc de savoir quel est le degré de connaissance objective que nous avons ou que nous pouvons avoir de l’astrologie. Et d’abord, l’astrologie est-elle un sujet de connaissance possible ? Cette réflexion renvoie pour partie aux postulats fondamentaux de la discipline : ceux-ci, on le sait, se sont constitués à partir de l’antique divination mésopotamienne. Ils se sont peu à peu codifiés et structurés avec les Grecs et, vers l’an 140 de notre ère, Ptolémée, dans son Tetrabiblos, regroupait ces enseignements mais sans précision des sources (principalement chaldéennes et égyptiennes. A ce sujet, on consultera Bouché-Leclercq [19]  qui considère que nombre de sources réputées "chaldéennes" étaient en fait déjà grecques). Par la suite, d'autres auteurs tels que Ibn Ezra, Morin de Villefranche et Placidus de Titis posèrent tour à tour leur pierre sur ce fondement. Il semble que l’on puisse circonscrire à 1700 la fin de cet essor. Les Principes mathématiques de philosophie naturelle de Newton, marquant les débuts de la physique moderne, datent de 1687. C’est seulement un siècle plus tard, en 1787, que Lavoisier créera une nomenclature chimique rationnelle , fondant par là les bases de la chimie moderne. Ces deux édifices rendaient l’astrologie -et l'alchimie, du moins en apparence- absolument incompatible avec les données de la Science... C’est donc à partir des postulats fondamentaux tels qu’ils nous ont été transmis par Ptolémée, Placidus et Morin, principalement, qu’il nous faut prendre la mesure de l’astrologie. En effet, les sources modernes sont très pauvres. Les ouvrages d’A. Barbault, de H.J. Gouchon [20] , de G. Muchery [21] , de M. Duval [22]  sont à notre avis, les seuls que l’on pourra consulter avec un peu de profit sur notre sujet et encore, pour certains, avec réserve. A vrai dire, Barbault ne fait simplement que citer les DP. Il mentionne un exemple : le thème de Gustave-Adolphe, roi de Suède (1594-1632) mais n’effectue aucun calcul personnel, se contentant de mentionner que Morin de Villefranche avait indiqué au cardinal de Richelieu qu’il considérait l’année 1632 comme étant la plus critique pour ce monarque. Si nous reprenons le chapitre 10 du livre III de Ptolémée, on retiendra cette phrase :

" Parmi les choses qui se considèrent à partir de la naissance, la principale question concerne la durée de la vie."
 

Voici donc l’événement que nous retiendrons ici dans notre travail sur les DP.

Certes, il serait vain et puéril de croire sur parole Ptolémée ou Placidus mais du moins pourra t-on essayer de vérifier si à telle ou telle DP ne pourrait pas correspondre un " temps fort "  (maladie grave, accident, etc.) survenu dans la vie d’un individu et mettant en cause sa santé physique. Ici, plusieurs notions sont à saisir :

1) La définition précise de l’événement mis en jeu et sa date exacte.
2) Le problème de la durée moyenne de la vie pour une période donnée, l’espérance de vie étant très significativement différente entre les individus nés en 1900, par exemple, et celle que l’on peut espérer en 1999.
 

3. Méthode

Le point fondamental à envisager lorsqu'on s'attache à une recherche dans un domaine donné renvoie à la notion d'hypothèse préalable. Il est en effet assez fréquent, dans le domaine des "para-sciences", de procéder d'abord à une étude puis, en fonction des résultats obtenus, de conclure d'une façon telle que les critiques se rendent compte rapidement qu'une hypothèse post hoc [23]  a été formulée. Pour en revenir à notre sujet, nous possédons un certain nombre d'arguments qui nous permettront de définir une hypothèse préalable. Les sources historiques que nous avons abordées plus haut renvoient d'abord aux astrologues des siècles passés, principalement à Ptolémée, Placidus de Titis et Kepler. Les sources actuelles ne font, en substance, que reprendre les thèses des auteurs précédents. J'ai toutefois publié 2 travaux statistiques [24]  qui permettaient de dégager des hypothèses possibles. La majorité des grands auteurs, quoi qu'il en soit, s'accordent pour estimer que les directions entre le groupe {Soleil - Lune} d'une part et le groupe {Mars - Saturne} d'autre part peuvent coïncider avec des événements à caractère "défavorable".
Les DP sont donc basées sur l'évolution du mouvement diurne dans les 6 heures suivant la naissance d'un individu [25] . Nous donnons ici 2 exemples tirés de notre collection :


Exemple 1: Alban BERG

Considéré comme le seul musicien dodécaphonique "audible", par rapport à Arnold Schoenberg ou Anton Webern, on lui doit 2 opéras (les derniers du genre à proprement parler), Wozzeck (1925), Lulu demeuré inachevé (achevé d'après la particelle vers 1978 avant la création à Paris de la version "complète" dirigée par P. Boulez, par le compositeur viennois F. Cerha), l'extraordinaire concerto A la mémoire d'un Ange où il introduit vers la fin un fragment de choral de Bach ou encore la quasi-autobiographique Suite lyrique (sa structure obéit à une symbolique des nombres où le musicien a entrelacé son nom à celui de Hanna Fuchs, qu'il a probablement aimé mais sans qu'elle devînt sa maîtresse). Voici son thème en domitude Regiomontanus :



FIGURE I


 

Le thème est marqué par une conjonction étroite Soleil-Mars (ceci compris bien sûr à l'écliptique) et une opposition Saturne-Lune. Alban Berg est décédé des suites d'une leucémie aiguë le 24 décembre 1935 à l'âge de 50 ans. On voit que les points marquants (pm) sont donc réduits sur ce thème. Le décès a coïncidé avec la direction Lune conjonction Mars et Saturne opposition Soleil (Regio), indiquées par des flèches. En domification Placidus, la conjonction entre Lune et Mars a lieu au degré près. En DP zodiacale, il y a un décalage de plus de 10 ans (pour la conjonction Lune --> Mars).
 

Exemple 2: Dimitri SHOSTAKOVITCH

Cet immense musicien, dont la symphonie n°4 -créée plus de 25 ans après sa composition !- n'a rien à envier au Sacre du Printemps (Stravinski) ou au Pierrot Lunaire (Schoenberg), a été malade assez souvent dans sa vie; C'était un fumeur et buveur impénitent qui supportait mal le régime stalinien et à qui, à mon avis à tort, on a prêté des accommodements avec le régime communiste. La lecture de sa biographie donne à cet égard toutes les explications -et justifications- suffisantes et chacune de ses photos rend justice de cette erreur. La symphonie n°13 est là pour qui veut bien l'entendre. Notre musicien est mort le 9 août 1975. Son thème (domitudes Regiomontanus) montre une opposition problématique parfaite entre Mars et Saturne.



FIGURE II

Le décès s'inscrit sous la direction Lune conjonction Saturne (et opposition Mars). Shostakovitch est mort des suites d'un cancer du poumon. Je ne l'ai pas noté, par souci de simplification, mais son thème montre une conjonction Uranus-Lune, très significative du personnage, uranien jusqu'au bout des doigts. Le thème donné par Christian Guellerin (25/09/06 à 0h) me semble inexact, ainsi qu'en témoigne la biographie du musicien : Shostakovitch. A life remembered, Elizabeth Wilson, Faber and Faber, 1994, puisqu'elle nous donne l'heure p.2 : "the child was born at five o'clock on the afternoon of the 12th September 1906", soit le 25 septembre en calendrier grégorien.


Il est donc temps de préciser définitivement notre méthode :


4. Résultats

Notre échantillon comporte 1430 personnalités dont les dates de décès ont été recueillies dans l'année. il se comporte de 133 académiciens de médecine, de 240 académiciens des sciences, de 317 peintres (collection Gauquelin [26] ), de 72 politiciens français et 95 politiciens étrangers (collection A. Barbault [27] ), de 335 musiciens (collection Guellerin [28] ) et de 238 personnalités référencées dans la revue l'Astrologue [29] , dirigée par A. Barbault.
Nous ne donnerons ici que les résultats significatifs. Le lecteur intéressé pourra nous demander (par Email) les autres résultats, douteux ou négatifs.

1) Directions entre le Soleil et Mars

La FIGURE IV montre la répartition à la naissance du soleil par rapport à Mars. Il s'agit d'une distribution parfaitement normale, qui s'explique uniquement par des considérations d'ordre astronomique. La probabilité P < 0.000 attachée à la ventilation en 36 secteurs ne reflète donc que la normalité de la répartition astronomique.


FIGURE IV

Le graphique doit se lire ainsi : répartition en 36 secteurs d'un point marquant par rapport à un autre : ici, le point de référence est Mars et le Soleil est représenté par la courbe. La moyenne théorique, figurée en grisé, est m = 38.89 (on admet que la normalité d'un échantillon est atteinte en biologie humaine à partir d'un effectif > 30). La flèche indique le sens apparent du mouvement diurne pour un observateur.

La FIGURE V nous montre la distribution à l'époque du décès. Elle ne fait que traduire le déplacement de l'ensemble dans le sens du mouvement diurne et la probabilité attachée au 1er carré (p< 0.000) ne reflète que la distribution natale.



FIGURE V

Il y a eu simple translation. La répartition de notre échantillon "témoin", fourni par les directions symboliques nous donne, ce que la FIGURE VI montre :



FIGURE VI

2) Directions entre Mars et le soleil

Cette fois-ci, le Soleil est "immobile" et c'est Mars que l'on dirige (FIGURE VII)



FIGURE VII

On observe une ventilation différente de celle de la FIGURE V. De visu, on note un net regroupement dans la région du 1er carré. La comparaison avec les directions symboliques (FIGURE VIII) ne nous permet cependant pas de mettre en évidence une différence significative entre les 2 distributions :



FIGURE VIII

3) Directions entre le Soleil et Saturne

La FIGURE IX montre la répartition à la naissance entre le Soleil et Saturne.



FIGURE IX

On voit que cette distribution n'est là encore pas normale (p = 0.01). La FIGURE X nous montre l'ensemble des arcs directionnels à l'époque du décès :



FIGURE X

Cette fois-ci, les résultats sont conformes au hasard.

4) Directions entre Saturne et le Soleil

La FIGURE XI permet de mettre en évidence une répartition hautement improbable, que ne peut pas expliquer la répartition natale :



FIGURE XI

Il y a moins de 1 chance sur 5609 que la ventilation globale soit observée. Le secteur sur lequel on observe l'écart maximal n'a que 1 chance sur 10807 de se réaliser (après x 35). Ce secteur (100°) est proche du 1er carré (90°) et se situe en aval. La FIGURE XII nous montre la répartition des directions symboliques de Saturne sur Soleil. Les résultats sont conformes au hasard.



FIGURE XII

5. Discussion

La disposition de Saturne entraîné par le mouvement diurne quand on la compare au Soleil fixe (du thème natal) montre une répartition hautement improbable "au moment" de l'époque du décès d'un individu. L'expression "au moment" est équivoque car il s'agit d'une répartition obtenue dans les 6 heures au maximum suivant la naissance. En effet, la méthode employée conduit, on l'a dit plus haut, à concevoir une équivalence entre 1° équatorial et 1 année de vie. Cette équivalence renvoie à une association analogique remontant aux astrologues grecs et chaldéens. La Tradition enseigne que le sens directionnel n'est pas équivalent, i.e. Soleil à Saturne est différent de Saturne à Soleil. Ceci renvoie à la définition -cf. introduction- du prometteur, qui est le lieu du zodiaque (planète en corps ou en aspect) qui tend, nous dit P. Choisnard, à produire un événement en direction (cf. notes 3,4,5) : c'est une extrémité de l'arc de direction dont l'autre extrémité est le significateur (Soleil, Lune, ou AS). Nos résultats, précisément, tendent à conduire à des observations semblables ; on a vu que les résultats de Soleil à Mars différaient de Mars à Soleil mais restaient d'interprétation délicate eu égard à la distribution à la naissance de ces 2 planètes. Par contre, les résultats concernant Saturne à Soleil sont beaucoup plus probants et incitent à revoir dans ce sens ceux enregistrés précédemment (Mars à Soleil). Il est bien évident que l'interprétation de tels résultats -dans un sens astrologique- constitue pour un scientifique une insulte au bon sens. Jusqu'à preuve du contraire, ils ne peuvent donc être interprétés que comme résultant de biais qui nous restent inconnus. Cependant, de nombreuses précautions ont été prises pour éliminer de possibles biais :


6. Conclusion

Il existe d'autres méthodes prévisionnelles que nous n'avons pas encore eu la possibilité de tester dans la même optique (révolutions solaires, grands transits). Les DP permettraient cependant d'obtenir des informations précieuses si nos résultats se confirmaient. En effet, en tenant compte des antécédents familiaux et personnels d'un sujet donné, de ses facteurs de risque (tabac, alcool, habitudes alimentaires, etc.), de son environnement socio-culturel et bien sûr de son âge, il serait possible de "localiser" dans le temps d'éventuelles "passes critiques" où le sujet pourrait être surveillé de façon rapprochée par son médecin traitant (dépistage par des marqueurs du cancer du sein ou du côlon, etc.), ceci, s'intégrant dans le cadre d'une possible médecine préventive.
 

Notes et Références

[1]  La prévision de l'avenir par l'astrologie, A. Barbault, Hachette, 1982. « Texte

[2]  Tetrabiblos, Ptolémée, Vernal/Philippe Lebaud, 1986. « Texte

[3]  aphète : "donneur" de vie ; appelé aussi Hyleg est selon la Tradition le principal significateur de santé ; c'est l'ensemble des 3 significateurs : Soleil, Lune et AS. « Texte

[4]  anoerète : "destructeur" de vie ; considéré comme le lieu du zodiaque (ou du monde) où l'aphète, arrivant en direction, peut menacer de mort (un thème comporte au moins 2 anoerètes classiques, Mars et Saturne). « Texte

[5]  On appelle direction entre 2 points qui se suivent dans l'ordre des signes du zodiaque, l'arc de mouvement diurne décrit par le second point pour atteindre une position semblable à celle du premier. « Texte

[6]  Il s'agit de l'angle, compté sur l'équateur céleste, c'est-à-dire sur le plan de l'écliptique, à partir du point équinoxial, qui joue sur la sphère céleste le même rôle que la longitude géographique sur le globe terrestre. « Texte

[7]  Les astrologues modernes  préconisent à peu de choses près la même équivalence, certains prenant le pas solaire moyen ou constante Naibod (0.98), d'autres le pas du soleil le jour de la naissance, et d'autres encore le pas journalier du soleil pris en ascension droite. « Texte

[8]  Langage Astral, P. Choisnard, 6ème edition, Editions Traditionnelles, 1963 (notamment pp. 149-170). « Texte

[9]  Didacus Placidus de Titis, mathématicien de Léopold Guillaume, archiduc d'Autriche, 1601-1668). « Texte

[10]  Primum Mobile, Placidus de Titis, publié par la Fédération des Astrologues Francophones (FDAF), Paris, 1998. « Texte

[11]  Johann Müller, astronome et mathématicien allemand (1436-1476). Dans son traité posthume, De Triangularis Omnimodis, on trouve l'usage des tangentes et la création du terme "sinus". « Texte

[12]  Le livre des Fondements Astrologiques, Ibn Ezra, trad : J. Halbronn-Bibl. Hermetica/Retz-Paris, 1977. « Texte

[13]  Kepler, astronome-astrologue, Gérard Simon, Gallimard, 1979. « Texte

[14]  Astrologica Gallica XXI/XXV, Morin de Villefranche, traduit par Henri Selva, Ed Traditionnelles, 1976. « Texte

[15]  L'astrologie au XVIIème siècle. Etude sur la pratique des horoscopes, notamment à travers ceux du Roi-Soleil, René-Guy Fabrice Guérin (Ecole Pratique des Hautes Études), 1997. « Texte

[16]  Éloge de l'astrologie, Ornella Pompeo Faraconi, in Diogène, revue internationale des sciences humaines, n°182, avril-juin 1998. « Texte

[17]  Ce terme, dans sa définition scientifique, renvoie aux résultats d'inter-actions complexes entre la tentative de représentation "réelle" de phénomènes physiques et des présupposés d'ordre philosophique.  Cf. notamment : La matière dérobée, Michel Paty, Editions des archives contemporaines, 1988. « Texte

[18]  D'Archimède à Einstein, Pierre Thuillier, Fayard, 1988, notamment, le chapitre V, Quelles ont été les vraies raisons du déclin de l'astrologie ? « Texte

[19]  L'astrologie grecque, Auguste Bouché-Leclercq, Editions Leroux, 1899, réed. Culture et civilisation, Bruxelles, Paris, 1963. « Texte

[20]  L'horoscope annuel simplifié, HJ Gouchon, Dervy-Livres, 1973 - Les directions primaires simplifiées, HJ Gouchon, Ed Traditionnelles, 1974 et supplément technique HJ Gouchon et J. Reverchon, Gouchon ed, 1937. « Texte

[21]  La recherche de l'époque des événements et leur interprétation, Georges Muchery, le chariot, 1958. « Texte

[22]  Les moyens de pronostic en astrologie, Max Duval, Editons Traditionnelles, 1986. « Texte

[23]  D'ailleurs, dans d'autres domaines, par exemple, dans la recherche en médecine, on observe aussi de telles "déviances". On peut citer le cas d'un médicament utilisé dans l'ostéoporose qui a fait l'objet d 'une large enquête statistique aux Etats-Unis. En cours d'essai, les investigateurs sont passés d'une formulation bilatérale (z= 1.96) à une formulation unilatérale (z= 1.645), obtenant par là des résultats significatifs (p< 0.05). « Texte

[24]  La recherche de l'époque du décès, H. Delboy, l'Astrologue, 80, 160-168,  1987 - Directions primaires mondiales, H. Delboy, l'Astrologue, 93, 29-36, 1991. « Texte

[25]  Si l'on admet la thèse n°65 du Primum Mobile de Placidus et le chapitre 15 du Tetrabiblos de Ptolémée que l'on est pratiquement obligé, si l'on veut consacrer quelque effort au sujet, d'ériger en axiome. « Texte

[26]  L'influence des astres, Michel Gauquelin, le Dauphin, 1955. « Texte

[27]  Op. cit., cf. note 1. « Texte

[28]  Neptune chez les grands musiciens, Christian Guellerin, les Cahiers du RAMS, 6, 48-59 et Neptune et Pluton chez les musiciens, H. Delboy, les Cahiers du RAMS, 6, 60-62. « Texte

[29]  Je dois ces données à l'obligeance d'Agnès Pasturaud (RAMS). « Texte


N. Éd. : L'auteur est membre du RAMS (ou groupe de Recherches en Astrologie par des Méthodes Scientifiques), qui édite une revue annuelle : les Cahiers du RAMS. Ce texte est disponible sur son propre site, Alchimie et Astrologie , consacré à l'alchimie et la recherche statistique en astrologie.



Référence de la page :
Hervé Delboy : Méthodes de Pronostic en Astrologie
(L'exemple des Directions Primaires)
http://cura.free.fr/decem/08delboy.html
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