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Idées en Vrac 2014
Patrice Guinard

 
 

Affinités astrales. Le taux de synergie, c'est la quantité d'énergie mise en commun entre deux personnes ; elle peut être légèrement différente selon que l'évaluation se rapporte à l'une ou à l'autre. Les Planètes concernées se rapportent à la nature, à la substance, à la qualité de cette énergie. Les Signes zodiacaux illustrent la manière par laquelle cette énergie tend à se manifester : ils sont l'expression de cette énergie. Les Maisons astrales indiquent ce pour quoi ou ce vers quoi elle se manifeste, elles indiquent sa destination finale, son projet, son dessein, le champ d'actualisation de cette énergie.

Astrologie moribonde. L'astrologie moderne, entre neo-médiévalisme et post-modernisme, croule moribonde faute de vouloir asseoir sa pratique sur des bases saines. Sans réflexion théorique. Elle gît dans sa diarrhée d'observations obsolètes, de pseudo-constats empiriques et superstitieux, de techniques sans fondement, de singeries astrométriques sans réflexion ontologique, de récupération pseudo-hellénistique, d'arabismes désuets, de médiévalismes caducs, d'une surenchère de fantaisies interprétatives pseudo-mythologiques et pseudo-psychologiques, de loufoquerie dorothéiste, ptolémaiste et valentiniste.

Les quatre découvertes de l'astrologie moderne. Et je m'en attribue trois ! Astro-relocalisation et recherche des énergies planétaires désirées en changeant de lieu, donc de thème, et de tempérament (mais pas à la manière américaine !) La redéfinition du Milieu du Ciel impliquant des nouveaux équilibres et une rehiérarchisation planétaire. Les huit Maisons astrales comme facteur essentiel et premier de la compréhension du thème natal. Les vraies Maîtrises planétaires, zodiacales et sectorielles conduisant à une hiérarchisation et une vision synthétique du thème (dans ma thèse de 1993 et avant en revue astro.).

Au-delà des hauteurs. Le danger d'avoir plané si longuement en apesanteur au-delà des crêtes : quand survient l'épuisement, on recherche l'équilibre, et on ne trouve sur chaque versant que le précipice.

Censure et bruit. En France il n'y a pas de censure au sens strict tant qu'on parvient à dénicher les crétins interchangeables, les demi-talents imbus d'intelligence clignotante, susceptibles d'inonder de leurs billevesées les ondes et colonnes des journaux, académiques et populaires.

Cerveau collectif. Quand on assiste à ce que suscite une compétition, comme la coupe du monde de football, à ces matchs, ces diffusions, ces images, et tout ce cirque auprès d'une communauté d'aficionados, alors on comprend le comment de la guerre, le nazisme, les boucheries, les pires atrocités, etc.

Chance. Ce qu'on appelle Chance n'est que l'effet de la réceptivité et de la capacité à accepter le réel.

Croyances. Il n'y a pas de croyants et de non-croyants. Chacun "sa foi". Mais la plupart la rapportent à ce qui est extérieur. Quelle est leur croyance ? Au final : que ce qui vient d'autrui, de la collectivité, d'une communauté, a plus de valeur, est plus vrai, plus juste, plus légitime, plus réel, que ce qui provient de soi-même. C'est là leur foi, leur croyance ultime. Ils croient en alien. Et en ceci ils sont aliénés.

Cultivé. "Être cultivé c'est brûler des formes, brûler des formes pour gagner la vie" estimait Artaud. Non ! Être cultivé, c'est savoir hiérarchiser !

Cultures. Comment évaluer le degré d'avancement ou de maturité d'une civilisation, d'une société, d'une communauté ? À la qualité des relations ! Une société où les échanges sont devenus évanescents, superficiels, conventionnels, insignifiants ou inexistants est une société moribonde. La nôtre !

Damnatio memoriae (L'Astrologie dans l'Histoire). L'astrologie a la malchance, qui est plutôt une chance, de n'avoir laissé aucun nom, aucun auteur, aucun maître incontestable au cours de son histoire : "Néchepso-Pétosiris" des prête-noms pour un ouvrage égyptien bourré de procédés numérologiques attestant d'une astrologie déjà en déclin, Dorothée de Sidon un praticien superstitieux qui a systématisé des techniques arbitraires recueillies comme du pain bénit par les Arabes et par les traditionalistes modernes, Manilius le stoïcien plus poète qu'astrologue exposant une astrologie zodiacale qui n'a ni antécédent ni conséquent, Ptolémée l'astronome et géographe, qui n'a peut-être jamais touché à un thème natal, auteur d'une compilation théorique tentant de systématiser le corpus grec à partir d'éléments disparates, Vettius Valens auteur d'un traité essentiellement constitué de recettes caduques, Mashallah un juif perse qui s'est contenté de transmettre les pires futilités de ses prédécesseurs, le perse Albumasar qui n'a pas réussi, malgré ses ambitions, à dépouiller le corpus astrologique de ses enfantillages, l'italien Guido Bonatti dont l'ouvrage essentiel consiste en la récupération des traductions latines d'auteurs arabes, Paracelse dont les intuitions ontologiques sont restées lettre morte, Nostradamus surtout visionnaire et peu astrologue malgré sa réputation, l'astronome Képler ne s'occupant qu'accessoirement d'astrologie et dont les tentatives de réformation ont échoué, l'anglais Lilly auteur d'un compendium qui reste un fourre-tout sans réflexion critique, etc., et de plus récents dont, par miséricorde, je tairai les noms.

Destin et nécessité. Personne ne dira, n'écrira à ta place ces mots, de cette manière, que toi seul est en mesure de formuler ainsi.

Deux types de cultures, civilisations, mentalités. Celles qui grandissent l'homme, le magnifient, le haussent (sociétés primordiales, Antiquité, Renaissance) et celles qui le diminuent, le réduisent à rien (christianisme, modernité, etc.). En Grèce la technique était asservie aux besoins humains. Aujourd'hui c'est l'inverse.

Doublement pauvre. Pour beaucoup la situation de fortune ne devrait laisser d'autre alternative que de cultiver l'intelligence. Mais ce n'est pas ce qu'il advient.

Échanger, c'est au sens commun agglomérer deux velléités, deux opinions, deux impuissances, deux agrégats de doute, deux vacuités. Avec toujours pour prémisse de l'échange les petits egos indéboulonnables. Éradiquer l'ego, identifier les racines de la vanité, combattre toute prétention égotique ou narcissique : c'est alors que peut survenir l'échange véritable. Transvaser plutôt qu'échanger. Apprendre de celui qui sait. Se noyer dans l'amour de qui aime. Se perdre mutuellement en l'autre. Ce n'est qu'à ce prix qu'on avance et que l'échange devient fructueux.

Engagement et médiocrité. L'impuissant n'est prêt à donner de lui-même que pour participer à ce qui est médiocre, mais qu'il comprend ou croit comprendre. Même s'il entrevoit la possibilité de quelque grandeur ou brillance qui lui échappent, il n'est pas disposé à les accepter ou à essayer d'y accéder, par ignorance, peur, paresse ou lâcheté. L'ego faisant le reste. C'est ainsi qu'en tous domaines s'accroît la médiocrité, par l'engagement inutile des moins aptes.

Ennemis éternels. Les deux ennemis de chacun, en chacun, permanents et immortels, inaliénables, indégotables : alien et ego. L'un se combat par l'implacabilité, l'autre, plus puissant, par l'impeccabilité.

Femmes et Courses. Les femmes trouvent leurs amants comme elles font les courses : elles s'accumulent aux caisses des supermarchés, se croisent dans les mêmes galeries, se ruent sur les mêmes produits, cumulent les bons de réduction.

Femme ou Chatte ? C'est la vanité plus que le plaisir, qui fait préférer la compagnie d'une femme à celle d'un chat ou d'un quelconque animal domestiqué.

La foi, c'est la conviction intime de l'existence de qualités et d'entités outrepassant la raison, l'imagination et l'entendement humains, la certitude de l'existence de dimensions inimaginables inhérentes au réel, la conviction qu'aucune activité ou entreprise humaine n'est en mesure de les appréhender d'aucune manière. La foi a rapport avec soi-même et aussi avec l'étrangeté du monde. Elle transcende l'anthropomorphisme des productions de l'esprit, qu'elles soient sociales ou culturelles. Les credos scientifiques et religieux relèvent de la croyance, non de la foi.

Le déclin de la Foi en deux dates. Au IVe millénaire : avènement du polythéisme, perte de foi en la nature animée. En 750 BC : instauration des religions universelles, perte de foi en la divinité du monde. Dissipation de l'énergie divine, avènement de la souffrance personnelle. Le vivant n'est plus animé, il est agencé.

L'invention du Réel. Il n'est pas de monde réel qui serait derrière les illusions. Ce réel-là, la "réalité" entend-on sans qu'on sache exactement la définir, est la suprême illusion. Tous les rêves, tous les mirages, toutes les erreurs même, sont plus vrais que cette réalité. Aucune des sociétés primordiales, vivantes, n'a de terme pour désigner ce qui n'est qu'une invention, sinistre, de la raison moderne.

Journaleux. On me demande : Pourquoi vous acharner sur ce journaliste sociologisant, dont les papiers sont sans valeur, et qui n'est finalement, comme la plupart de ses confrères, qu'un pauvre hère sans talent, surtout que désormais il en a fini avec ses propos insidieux ? - Parce que ce raté sans envergure, quand il bavait sur l'astrologie et autres sujets auxquels il n'entend rien, quand il flagellait du croyant et de l'inadapté par des figures rhétoriques à deux balles, s'en gaussait au nom de l'institution, se sentant porté par le vent de l'actualité et du droit d'expression, celui dont il est payé pour faire usage, s'imaginant avec ses bondieuseries et ses bourdieuseries idéologiques incarner la flamme de la vérité. Et surtout parce qu'il a laissé trace de ses chiures un peu partout.

Lutter contre la Modernité. Ce qui m'intéresse chez quelqu'un, chez un artiste, un penseur, un cinéaste, c'est sa capacité à s'affranchir de la modernité. Quels sont ses moyens ? Quelles sont ses armes ? Quelle est sa panoplie défensive contre l'invasion aliène de sa conscience ?

Misère et peau de chagrin. Une impression, un sentiment insistant pour qualifier la condition humaine, existentielle en ces siècles : misère - sexuelle, affective, morale, spirituelle. La modernité ? Une peau de chagrin ! Horizons bouchés. Labeurs de sous-hommes. Comportements stéréotypés sur le modèle des souris de laboratoire. Plus rien d'essentiel à découvrir. Formatage intensif des cervelles, par action directe ou par contamination de voisinage. Les possibilités d'épanouissement de tout ce qui est vivant et humain se rétrécissent à vitesse vertigineuse. Avec la suradaptation des médiocres à cette cauchemardisation programmée, et la plongée irréversible de la conscience moderne dans le trou noir de l'esprit.

Nombre dernier. Le nombre est premier : Pythagore. Mais s'il existe une véritable numérologie, c'est en tant que discipline terminale, non initiale.

Originaux. La plupart des originaux et des prétendus esprits anticonformistes ont besoin qu'on leur dise quelle est la norme. Ils ne la reconnaissent pas instinctivement, par eux-mêmes, et sont toujours en retard sur ce qu'elle advient.

Petites mains. Apporter sa modique contribution à l'édifice commun, un fantôme, une construction imaginaire que nul n'a vue ni ne verra, et dont personne ne sait de quoi elle sera exactement constituée, telle est la tache des atrophiés modernes, les nains de la pensée, de l'imaginaire, et de l'action.

La peur est à l'origine de la quasi totalité de nos actions.

Possessions illusoires. Le crétin n'a pas conscience d'être dépossédé. Au contraire : il croit posséder ! Toute possession est un mirage.

Le style, avec ses multiples figures et connotations, suppose une culture et un vécu partagés avec un lectorat ou une communauté intellectuelle. Une matière toute nouvelle empêche le développement d'un style. Contenu et expression ne peuvent être tous deux complètement neufs. Le philosophe est rarement bon styliste. Les vers de Mallarmé, la prose soupière de Proust et celle poudrière de Céline supposent des plans de référence connus, une matière évidente, commune ou partagée.

Un temps pour s'armer, un temps pour désarmer. Il est parfois utile de rompre ses rythmes personnels les mieux huilés. Se débarrasser des cuirasses : elles alourdissent, ralentissent les mouvements. La vie est vitesse. Il n'y a plus d'ennemis en vue, si ce n'est qu'imaginaires. Se débarrasser d'alien et d'ego. Bref s'alléger !

 
 
Patrice Guinard : Idées en Vrac 2014
http://cura.free.fr/13+/1412aphor.html
22-12-2014 ; revised 17-12-2017
© 2014-2017 Patrice Guinard